Page 611 - Les merveilles de l'industrie T1

INDUSTRIE DU SEL G07

Les ouvertures de communication sont dis­ terranée , on a pris le parti de placer les
posées en diagonale l’une par rapport à premiers partènements à la partie la plus
l’autre. basse, et les tables salantes à la partie la plus
L’eau qui sort d’un partènement est rem­ élevée. De là résulte la nécessité d’élever
placée à mesure par de l’eau tirée du par­ l’eau par des machines quand elle est ar­
tènement précédent. Il s’établit ainsi un rivée aux tables salantes, ou au partène­
mouvement continu, réglé de telle manière ment intérieur.
que le degré de salure de l’eau contenue dans
un partènement déterminé, reste à peu près En résumé, les divers bassins qui com­
invariable. En alimentant constamment la posent le salin sont divisés en deux étages,
table salante d’eau à 25 degrés, on rend ou partènements. L’eau parcourt les compar­
continue la production du sel, et la table timents du premier partènement, en vertu
salante se recouvre d’un dépôt de sel de plus de la pente; arrivée au second partène­
en plus épais. ment, elle est élevée mécaniquement du
dernier compartiment d’un étage au premier
On a vu, dans la description des marais de l’étage suivant.
salants de l’Ouest, que les différentes parties Il faut même dire que la majeure partie
du salin sont à un niveau décroissant, et que des salins du Midi est divisée en trois
l’eau chemine toujours par la seule incli­ étages : deux pour les partènements et un
naison du terrain. Cette disposition avanta­ pour les tables salantes. C’est à ce cas que
geuse ne peut exister dans les marais salants correspondent les dénominations de partè­
du Midi, par suite de l’absence des marées nements extérieurs et de partènements inté­
dans la Méditerranée. rieurs. L’eau de la mer est d’ordinaire
Vaut-il mieux élever à un niveau supé­ introduite automatiquement, grâce à la dif­
rieur toute l’eau à évaporer, ou attendre férence de niveau., dans le premier partène­
qu elle soit un peu concentrée, pour l’éle­ ment extérieur. En ménageant soigneuse­
ver? En d’autres termes, à quel moment ment les pentes naturelles du sol, on a
de l’opération faut-il placer l’élévation de cherché à prolonger le plus possible la
l’eau ? série des bassins que l’eau peut parcourir
Si les partènements occupent la partie la automatiquement. L’évaporation que l’eau
plus élevée du salin et les tables salantes la subit dans ce parcours réduit beaucoup son
plus basse, tout le mouvement intérieur des volume, de sorte que la dépense à faire pour
eaux pourra se faire automatiquement, en l’élever du dernier partènement extérieur au
vertu de la pente naturelle du sol. Mais cette premier partènement intérieur, est très-no­
disposition aurait deux graves inconvénients : tablement diminuée. Après une première
1° il faudrait élever la totalité de l’eau à élévation mécanique, l’eau parcourt de nou­
traiter, ce qui serait excessivement coûteux ; veau automatiquement toute la série des
2° les tables salantes, placées à un niveau partènements intérieurs, et est élevée une
inférieur à celui de la mer, ne pourraient seconde fois mécaniquement aux tables
être vidées que par des moyens mécaniques. salantes.
Or, la faculté de vider complètement et Le mérite du constructeur chargé de
rapidement les tables salantes est de la plus l'aménagement d’un salin consiste à tirer
haute importance. le meilleur parti possible du relief naturel
C’est en pesant ces inconvénients et ces du sol, de façon à réduire au minimum les
avantages, que dans les salins de la Médi­ frais de premier établissement, et plus tard