Page 84 - Bouvet Jacques
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lui et qu'il se blottit comme il put dans un égout
):, pour échapper à leur colère. Au commencement
de janvier 1796, M. le grand-vicaire Dubouloz et
M. Vuarin vinrent le ravir et l'emmenèrent à
Lausanne, où résidaient MM. de Thiollaz, Bigex
et Besson. Le 22 février suivant, il adressa sa ré-
tractation au Pape Pie VI, qui l'accepta par un
bref paternel du 1er juin 1796. Le Di_rectoire
n'avait pas songé à le remplacer. Annecy ne sau-
rait garder trop de reconnaissance à M. Dubouloz,
soit pour cet acte courageux, soit surtout pour le
religieux empressement qu'il avait mis à venir
dans cette ville, à l'époque si terrible de 1794, à
l'effet de reconnaître et de constater l'identité de
ces saintes reliques, MM. de Saint-Marcel et le
chanoine Mugnier, citoyens d'Annecy, n'ont pas
moins bien mérité de la religion et de leur pays,
en y exerçant courageusement le saint minis-
tère pendant la Révolution. Mais, quelque pré-
cieux services que ces prêtres aient pu rendre aux
malades, Annecy était resté privé pendant dix
ans des consolations du culte catholique et de
l'instruction religieuse. On peut donc croire que
la foi et les mœurs avaient subi de profondes
atteintes et que l'arrivée à Annecy d'un curé com-
me M. Bouvet y était devenue bien désirable et
nécessaire.
Il avait été, avons-nous dit, installé curé de
Saint-Maurice en 1803. Il nous reste à le suivre
dans sa carrière curiale. Notre récit ne présentera
plus, il est vrai, le côté merveilleux et l'intérêt
souvent dramatique de son apostolat en Chablais ;
mais il nous apparaîtra comme un grand restau-