Page 82 - Bouvet Jacques
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diction, et, le 24 août 1803, il fut installé curé de
Saint-Maurice.
Du reste, si cette nomination, dans l'intention
de ses supérieurs, était un honneur, une récom-
pense pour M. Bouvet, elle fut, à ses yeux,· une
lourde charge qu'il tremblait d'accepter. Voici
comment M. Vuarin, juge bien compétent, appré-
1.
cie la situation d'Annecy, au moment où M.
Bouvet y arriva : cc Malheureusement, les adminis-
cc trations révolutionnaires avaient commis dans
« la ville d'Annecy des voies de fait bien odieuses
cc et bien humiliantes, et la nouvelle génération
cc de cette époque avait été élevée sous de bien
cc fâcheux auspices. L'esprit public avait un grand
<c besoin d'être régénéré, et, pour atteindre ce
cc but, il fallait un mélange de fermeté et de bien-
cc veillance qui calmât doucement les passions,
cc sans les aigrir et les irriter, et cependant sans
« sacrifier les principes et sans faire des conces-
« sions aveugles et déplorables, trop communes
cc de nos jours, et qui font à la société comme à la
cc religion les plaies les plus dangereuses, par les
cc conséquences perfides que l'homme ennemi
cc sait en tirer. Mgr de Mérinville choisit avec dis-
« cernement, pour curé de la paroisse de Saint-
cc Maurice, M. Bouvet. Cet homme de Dieu, qui,
cc aux qualités sacerdotales, joignait un carac-
cc tère conciliant, une bonté et un ton paternels,
<c une connaissance du cœur humain, acquise par
cc une longue expérience dans l'exercice du saint
cc ministère, remplit dans Annecy une mission
<< pratique qui produisit les plus heureux résul-
<c tats et réconcilia avec la religion les chefs de
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