Page 88 - Bouvet Jacques
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1 cc Ains~. dit M. Vuarin, au moment où M. Bou-
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(< vet arriva à Annecy, en 1803, l'église de Saint-
<< Maurice (ci-devant des Dominicains) n'offrait
(c que l'aspect d'une remise et d'un grenier à
(c foin, et rappelait cette réflexion du célèbre
cc Laharpe, retraçant les ruines de tous genres,
1 « dont le fanatisme révolutionnaire avait cou-
li
<< vert la France. A la vue de chaque monument
« détruit, cet incrédule converti s'écrie : cc Ici
« passa la horde révolutionnaire. »
M. Bouvet fut logé d'abord, comme il le mar-
que, « chez M. Ruphy François, au bout du pont
« en pierre de la Halle, où il a demeuré jusqu'au
cc 24 juin 1828, » c'est-à-dire que pendant plus
de vingt ans, ce bon curé ne résidait pas sur sa
paroisse, mais sur la paroisse de Saint-Pierre ;
car la paroisse de Saint-Maurice, avons-nous dit,
s'étendait au nord du grand canal et ne possédait
aucune maison au sud.
Dès que le nouveau curé de Saint-Maurice eut
pris possession de son église, elle fut pour lui une
épouse avec laquelle il ne divorcera pas ; elle allait
redevenir la maison de Dieu. Elle était, à ce mo-
ment. dans un état navrant d'indécence et de
délabrement. Pendant dix ans, elle avait été
louée à divers locataires ; ici c'était un dépôt de
planches ; là, une fenière, plus loin une remise ; la
partie sud, en entrant, est même demeurée gre-
nette jusqu'en 1812. De ses dix autels, un seul
avait été épargné avec le tableau qu'on y voit
encore : c'est la chapelle de Saint-Hyacinthe,
aujourd'hui chapelle du Rosaire.
Un immense jubé séparait le chœur des Domi-