Page 51 - Bouvet Jacques
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de Saxel, Arpin, Bétemps, etc. Elles étaient mem-
bres de la Confrérie du Saint-Zèle, elles pour-
voyaient aux besoins du missionnaire et remplis-
saient les fonctions si touchantes des saintes
femmes de l'Evangile.
Tous les jours de grande fête, il disait autant
de messes qu'il pouvait parcourir de communes
depuis minuit jusqu'à midi.
Un soir de Noël, il dit la messe de minuit à La
Vernaz, une seconde à Reyvroz, une troisième
à Vailly, et cela dans les granges.
Il est juste de nommer aussi parmi les familles
qui recevaient l'Oncle Jacques à Thonon, le digne
M. Fornier, nom qui figure déjà avantageuse-
ment à l'époque de la conversion du Chablais par
saint François de Sales; tant il est vrai qu'il y a
quelque chose d'héréditaire dans les vertus com-
me dans les vices des familles 1
Nous avons déjà remarqué, après S. Em. le
cardinal Billiet, que, depuis la chute de Robes-
pierre, aucune des lois hostiles aux prêtres n'a-
vait été révoquée et qu'ainsi il suffisait qu'un
fonctionnaire ou même un simple citoyen eût un
peu. de zèle révolutionnaire, pour que la persécu-
tion fût déchaînée de nouveau. Pendant quelque
temps, l'hydre faisait semblant de dormir ; mais
malheur à qui se fiait à ce sommeil trompeur 1
Sa sécurité le perdait, et jamais il n'y eut plus de
prêtres déportés, qu'à cette époque. A combien de
nouveaux dangers l'Oncle Jacques ne se trouva-
t-il pas encore en butte 1
En devenant chef des missions du Bas-Chablais,
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