Page 48 - Bouvet Jacques
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foi. Son but était de former un noyau de chré-
tiens généreux, disposés à tout faire, à tout souf-
frir pour la cause de Dieu. On y admettait des
jeunes gens, des hommes faits, des femmes, des
mères, des filles de toute condition, de la campa-
gne comme de la ville, pourvu que les membres
fussent déterminés à se montrer généreusement
chrétiens. Le nom même de cette institution en
désigne bien clairement le but.
Il la convoquait chaque mois dans une vieille
maison, nommée château des Drebines, près de
Tully, sur les bords de la Dranse, ou dans le châ-
teau d'Antioche, à Concise, quelquefois aussi
dans une pièce de la cure d'Armoy. Au commen-
cement de la réunion, on prenait les engagements
suivants : En faisant le signe de la croix sur le
front, on disait : « Mon divin Sauveur, je vous
serai fidèle jusqu'à la mort. ii En faisant ce signe
sur la bouche, on disait : « Je vous confesserai
toujours; i> puis enfin, portant la main sur le cœur,.
on disait : « Je veux vivre et mourir dans votre
divin amour. » Un membre était chargé de visiter
tous les trois mois les personnes agrégées. Afin
d'être plus facilement reconnu des personnes asso-
, ciées, ce membre portait un costume particulier :
chapeau rond, couvert d'une toile cirée, habit
bourgeois, culotte, guêtres de peau et un fouet
de maquignon en bandoulière.
Ne croirait-on pas relire les règlements disci-
plinaires en vigueur au temps des premières persé-
cutions de } 'Eglise, et voir fonctionner la sainte
police des catacombes ?
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