Page 43 - Bouvet Jacques
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réaction thermidorienne, bien des iniquités fus-
sent réparées, cc Cependant, dit S. E. Mgr Billiet
<c dans ses précieux Mémoires, cet adoucissement
cc a été presque insensible sous le rapport reli-
« gieux. Les lois n'ont pas été modifiées; la persé-
<c cution contre les prêtres n'a pas été mitigée; la
<c reconnaissance de l'Etre suprême, que Robes-
<< pierre avait fait inscrire sur les monuments
« publics, a même été effacée. Pas une église en
.<c Savoie n'a été rouverte, pas un prêtre émigré n'a
<c obtenu la liberté de rentrer. Tous les mission-
cc naires qui étaient pris étaient aussitôt condam-
« nés à la déportation. La Convention nationale a
<c continué de professer l'athéïsme et de travailler
« à faire disparaître toute trace de culte religieux. 1>
Cependant, dès cette époque, l'Oncle Jacques
crut pouvoir étendre son rayon d'action. D'ail-
leurs, cette année même (1794), M. le chanoine
Dubouloz, rentré furtivement en Savoie après sa
courte émigration à Turin, avait été investi des
pouvoirs de grand-vicaire, et M. Bouvet ne tarda
pas à devenir le chef des missionnaires du Bas-
Chablais; car, dès la chute de Robespierre, on
vit rentrer successivement un certain nombre de
prêtres. Ces pieux auxiliaires, disséminés à d'assez
grandes distances, réjouissaient l'âme sacerdo-
tale de M. Bouvet; mais ils ne pouvaient encore
que faiblement seconder son zèle. L'apôtre am-
bulant et presque ubiquiste était toujours l'Oncle
Jacques; c·est lui qu'on recherchait, qu'on ré-
clamait. Il était connu bien au loin par les pré-
cieux services de son ministère, par son courage