Page 44 - Bouvet Jacques
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                héroïque,  que  la  Terreur  n'avait jamais  intimidé,
                par la manière merveilleuse et providentielle dont
                il  avait  jusqu'alors  échappé  aux  poursuites  des
                ennemis de la religion ; son  nom  était dans toutes
                les  bouches;  les  fidèles  le  bénissaient  hautement
                de  n'avoir  jamais  déserté  le  poste  du  danger  et
                d'avoir  pu  dire,  comme  Simon  Macchabée  :  .Je
                suis  resté seul  de tous mes  frères.
                   Voici  une  note qu'il a  écrite et signée  lui-même
                sur  les  registres  des  mariages  et  des  décès  de  la
                commune d'Armoy, telle que  M.  Rollier l'a  trans-
                crite.  Peut-être  la  trouvera-t-on  surchargée  de
                noms  propres,  dont  la  connaissance  ne  présente
                pas  un  intérêt  bien  général ;  mais,  en  les  inscri-
                vant sur ce registre,  M.  Bouvet a  voulu consigner
                sa  reconnaissance  envers  ceux  qui  lui  donnèrent
                une  hospitalité  souvent  bien  périlleuse  et  livrer
                leurs  noms  à  la  mémoire  et aux hommages  de  la
                postérité.  L'Evangile  n'a-t-il  pas  recueilli,  dans
                ses  pages sacrées,  les  noms  des  hôtes  de Béthanie
                et  des  saintes  femmes ?  Voilà  pourquoi  nous  re-
                produisons  textuellement  cette  note  :
                   « J'ai  commencé  à  descendre  et  à  paraître
                «  fréquemment  dans  la  paroisse  d'Armoy  dans  le
                « courant  de  novembre  1794.  On  m'a  reçu  avec
                cc  joie,  et,  en  général.  tous  les  habitants  se  sont
                «  empressés  de  profiter des  secours  que  la  Provi-
                « dence  leur  ménageait  par  mon  ministère.
                   <<  La  première  maison  où  je  suis  entré  et  où
                « j'ai  commencé  à  travailler  est  celle  de  Fran-
                «  çois  Planchamp,  dit A  la  Veuve,  dans le  village
                « d'Arrnoy.
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