Page 44 - Bouvet Jacques
P. 44
- 33 -
héroïque, que la Terreur n'avait jamais intimidé,
par la manière merveilleuse et providentielle dont
il avait jusqu'alors échappé aux poursuites des
ennemis de la religion ; son nom était dans toutes
les bouches; les fidèles le bénissaient hautement
de n'avoir jamais déserté le poste du danger et
d'avoir pu dire, comme Simon Macchabée : .Je
suis resté seul de tous mes frères.
Voici une note qu'il a écrite et signée lui-même
sur les registres des mariages et des décès de la
commune d'Armoy, telle que M. Rollier l'a trans-
crite. Peut-être la trouvera-t-on surchargée de
noms propres, dont la connaissance ne présente
pas un intérêt bien général ; mais, en les inscri-
vant sur ce registre, M. Bouvet a voulu consigner
sa reconnaissance envers ceux qui lui donnèrent
une hospitalité souvent bien périlleuse et livrer
leurs noms à la mémoire et aux hommages de la
postérité. L'Evangile n'a-t-il pas recueilli, dans
ses pages sacrées, les noms des hôtes de Béthanie
et des saintes femmes ? Voilà pourquoi nous re-
produisons textuellement cette note :
« J'ai commencé à descendre et à paraître
« fréquemment dans la paroisse d'Armoy dans le
« courant de novembre 1794. On m'a reçu avec
cc joie, et, en général. tous les habitants se sont
« empressés de profiter des secours que la Provi-
« dence leur ménageait par mon ministère.
<< La première maison où je suis entré et où
« j'ai commencé à travailler est celle de Fran-
« çois Planchamp, dit A la Veuve, dans le village
« d'Arrnoy.