Page 188 - Bouvet Jacques
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            nistration du canton de Thonon, département du Léman ;
            Fernex,  agent  municipal  dudit  Thonon,  faisant  les  fonc-
            tions  de  commissaire  du  gouvernement.  Dantant,  adjoint
            municipal ;  Dubouloz,  commandant de h  garde  nationale
            du  canton ;  Bourgeois,  lieutenant-commandant  des  dra-
            gons,  envoyés  comme  garnissaires  dans  cet  arrondisse-
            ment;  Canobis,  contrôleur  de  brigade  des  douanes  natio-
            nales,  et  Lepinois,  lieutenant,  tous  deux  résidant  à  Tho-
            non, se sont assemblés dans la salle des séances de l'admi-
            nistration  municipale  et  ont  dressé  le  présent  procès-
            verbal  :
              Hier, entre les  sept et huit heures de relevée,  le  citoyen
            Fernex  ayant  été  instruit  par le  gendarme  Hermann que
            le  prêtre  Bouvet  dit  l'Oncle  Jacques  avait  été  arrêté et
            traduit par la gendarmerie dans la maison d'arrêt, comme
            prêtrn  réfractaire,  et le  citoyen  Michaud,  concierge  de  la
            dite maison, lui  ayant témoigné sa crainte au sujet de la
            dite  détention,  il  avisa  de  suite  au  moyen  de  les  faire
            cesser en  requérant le  commandant de  la garde nationale
            de renforcer le poste de vingt-cinq hommes, de faire placer
            une  sentinelle  devant  la  maison  d'arrêt,  dans  laquelle
            étaient trois gendarmes en faction ; il s'adressa successive-
            ment  au  commandant  des  dragons,  qui,  ayant  répondu
            qu'il n'avait que trois  hommes disponibles, les  envoya de
            suite au corps de  garde sur sa réquisition.
              Entre neuf et dix heures, ayant été informé de quelques
            mouvements au sujet de la dite détention, il chercha à  ap-
            profondir  ces  renseignements  en  parcourant  lui-même  la
            commune.
              Ayant  aperçu  plus  de  monde  qu'à  l'ordinaire  à  ces
            heures indues, et pour prévenir toute rumeur, il  se rendit
            chez le président avec l'adjoint municipal, et, tous ensem-
            ble, décorés de leurs insignes, se portèrent sur la place du
            corps  de  garde.  Là,  ayant  rencontré  des  groupes  d'indi-
            vidus,  hommes  et  femmes,  en  s'adressant  à  eux,  ils  les
            invitèrent à  se retirer, au nom de la tranquillité publiqÛe.
            Le commandant des  dragons,  qui se  joignit à  eux,  réitéra
            la même invitation, auxquels il fut répondu que l'individu
            détenu était un brave homme et qu'on  aurait dû.  préféra-
            blement arrêter u~ voleur, un assassin; mais qu'ils n'avaient












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