Page 189 - Bouvet Jacques
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                 un homme du Lyaud, commune d'Armoy, il courait risque
                 d'être  tué.
                   Le tout quoi est certifié par les  soussignés, chacun en ce
                 qui  le  concerne.
                                        DESSAIX,  FERNEX-,  etc.,  etc.
                                  (Extrait  du  Léman,  n°  51.)



                   Voilà le  récit officiel de cet évènement.
                  Si l'Oncle Jacques n'etlt pas été délivré dans la nuit du
                12  au  13  frimaire,  c'eut  été  trop  tard  le  lendemain;  car
                l'estafette envoyé à  Genève avait amené à  Thonon un fort
                détachement de  troupes.





                Sort  probablement  réservé  à  ['Oncle  Jacques,  sans  l'émeute
                            à  laquelle  il  dut  sa  délivrance

                  M.  Joseph  Dessaix,  dont  nous  avons  lu  avec  intérêt
                et profit divers  écrits historiques, écrivait, dans  son  jour-
                nal  le  Léman,  du  30  décembre  1866,  les  lignes  suivantes
                sur M.  Bouvet :  • Un jour l'Oncle Jacques fut arrêté corn-
                •  me prêtre réfractaire, et, sans l'émeute à laquelle il dut
                •  sa  délivrance, il  etlt tristement subi, selon  toute proba-
                •  bilité, le sort de l'abbé Joguet. •
                  M.  Dessaix nous  permettra deux observations :
                  La première, c'est qu'il se montre bien sévère contre le
                tribunal qui aurait eu M.  Bouvet à juger. L'Oncle Jacques
                ne  devait  point  subir  la  peine  des  émigrés  rentrés  en
                France; il n'avait jamais  quitté le  sol  de  la  République.
                On  n'aurait pu invoquer contre lui  aucune loi  emportant
                peine  de  mort ;  donc,  selon  toute  probabilité,  il aurait été
                condamné  à  la  simple  déportation ;  depuis  la  chute  de
                Robespierre  et le  rappel  d'Albitte,  aucun  prêtre n'a  subi
                la peine capitale. On ne peut donc croire que, cinq ans après
               le  règne  de  la  Terreur,  on  e-Ot  pu  trouver  à  Thonon  des
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