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un homme du Lyaud, commune d'Armoy, il courait risque
d'être tué.
Le tout quoi est certifié par les soussignés, chacun en ce
qui le concerne.
DESSAIX, FERNEX-, etc., etc.
(Extrait du Léman, n° 51.)
Voilà le récit officiel de cet évènement.
Si l'Oncle Jacques n'etlt pas été délivré dans la nuit du
12 au 13 frimaire, c'eut été trop tard le lendemain; car
l'estafette envoyé à Genève avait amené à Thonon un fort
détachement de troupes.
Sort probablement réservé à ['Oncle Jacques, sans l'émeute
à laquelle il dut sa délivrance
M. Joseph Dessaix, dont nous avons lu avec intérêt
et profit divers écrits historiques, écrivait, dans son jour-
nal le Léman, du 30 décembre 1866, les lignes suivantes
sur M. Bouvet : • Un jour l'Oncle Jacques fut arrêté corn-
• me prêtre réfractaire, et, sans l'émeute à laquelle il dut
• sa délivrance, il etlt tristement subi, selon toute proba-
• bilité, le sort de l'abbé Joguet. •
M. Dessaix nous permettra deux observations :
La première, c'est qu'il se montre bien sévère contre le
tribunal qui aurait eu M. Bouvet à juger. L'Oncle Jacques
ne devait point subir la peine des émigrés rentrés en
France; il n'avait jamais quitté le sol de la République.
On n'aurait pu invoquer contre lui aucune loi emportant
peine de mort ; donc, selon toute probabilité, il aurait été
condamné à la simple déportation ; depuis la chute de
Robespierre et le rappel d'Albitte, aucun prêtre n'a subi
la peine capitale. On ne peut donc croire que, cinq ans après
le règne de la Terreur, on e-Ot pu trouver à Thonon des