Page 193 - Bouvet Jacques
P. 193

-   184  -


                                        N°  16
                 Relation  de  la  maladie  et  mort du  révérend  sieur Nicolas  de
                   Saint-Marcel,  abbé  de  Grassan,  chevalier  des  SS.  Mau-
                   rice et Lazare, conseiller de  Sa Majesté le  roi de  Sardaigne
                   et  docteur  collégié  de  l'Université  de  Turin.
                     (Extraits  des  registres  de  Saint-Pierre  d'Annecy)

                   «  Rd sieur Nicolas de Saint-Marcel,  fils  de Claude Saint-
                 •  Marcel  et  de  Jeanne  Mounard,  naquit  à  Annecy,  le
                 «  25  aoilt 1742.  Il  fit au collège de cette ville le cours ordi-
                 «  naire  de  ses  études,  avec  un  succès  qui  répondit  à  son
                 •  application  au  travail  et  qui  annonça  ses  grandes  dis-
                 •  positions  pour  les  sciences.  Il  fut  ordonné  prêtre  par
                 •  Mgr Blord, qui le nomma vicaire à Bons, d'où il le retira
                 •  bientôt pour occuper la chaire de philosophie d'Annecy.
                 «  Mgr Biord,  juste  appréciateur  du  mérite,  le  désigna  au
                 •  roi  de  Sardaigne Victor-Amédée  III, pour faire  l'éduca-
                 •  tiori de ses  quatre princes cadets. Sa Majesté le nomma,
                 •  en effet,  précepteur des princes ses  fils,  LL. AA.  RR. le
                  •  duc  d'Aoste,  le  duc  de  Montferrat,  le  duc  de  Genevois
                  •  et le  comte  de  Maurienne.  Il  sut,  dans  cette  place  lm-
                  •  portante,  se  mériter  l'estime  de  son  roi,  l'afiection  de
                  •  ses élèves et l'amour de tous. Sa Majesté le nomma abbé
                  •  de  Saint-Victor  et  corone  de  Grassan.  L'éducation  des
                  •  princes  finie,  il fut nommé chevalier des  SS.  Maurice et
                  •  Lazare  et  enfin  conseiller  du  roi.  Pendant  les  malheu-
                  •  reux temps  de  la  Révolution,  il fut un  nouveau  Joseph
                  •  pour  les  émigrés  savoyards  et  surtout  pour  le  clergé.
                  •  Sa maison fut un hospice ouvert à  i:ous  les malheureux.
                  •  Après  ces  temps  orageux,  il  combla  de  joie ses  compa-
                  •  triotes  en  se  retirant  dans  le  sein  de  sa  famille,  S.  M.
                  •  Victor-Emmanuel,  étant  rentré  en  possession  de  ses
                  •  Etats  de  terre-ferme,  s'empressa  de  lui  assigner  sur   .,
                  •  sa  cassette  une  pension  de  4. 000  livres,  qu'il  distri-
                  •  buait généreusement aux malheureux. Lorsque, le 11  fé-
                  •  vrler 1817, il fut atteint de violentes coliques d'estomac,
                  •  qui ne firent qu'augmenter de jour en jour, il demanda à
                  « recevoir les  sacrements ; il fut  administré le  15 et mou-




           ..
   188   189   190   191   192   193   194   195   196   197   198