Page 191 - Bouvet Jacques
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                provinces  du  Chablais,  du  Faucigny,  du  Carougeois  jus-  ,
                qu'à  Cruseilles  et  Frangy,  et du  pays  de  Gex.  M.  Saint-  •
                Marcel,  qui  demeurait  à  Annecy  ou  dans  ses  environs,
                .s'était chargé de· surveiller le  reste du diocèse.
                  On doit signaler trois actes, qui font le plus grand hon-
                neur  à  M.  Dubouloz;  le  premier  fut  de  venir  à  Annecy,
                pendant  le  fort  de  la  persécution,  comme  marque  M.
                Bouvet, pour reconnaître et constater l'identité des saintes
                reliques  sauvées  au  commencement  de  l'année  1794  par
                les  quatre  courageux  chrétiens  d'Annecy,  dont  les  noms
                resteront  chers  aux  catholiques.  Cette  reconnaissance  et
                l'introuvable  procès-verbal  qui  en  fut  la suite  a  dO.  avoir
                lieu  en  décembre  1794.  C'est  vraisemblablement  M.  Du-
                bouloz  qui  fit  signer  les  quatre  sauveurs  par  leurs  noms
                renversés ; il aimait les  jeux  d'esprit,  anagrammes,  chara-
                des,  surtout quand  ils  pouvaient être utiles.
                  Le second acte, dont M.  Dubouloz eut l'inspiration et la
                principale  gloire,  ce  fut  le  pieux  rapt  qu'il  vint  faire  à
                Annecy,  en janvier 1796,  sur la personne  de  M.  Panisset,
                évêque  constitutionnel.  En  compagnie  de  l'abbé Vuarin,
                diacre,  il se  rendit  au  château  de  Treson,  où  le  rendez-
                vous était donné,  et,  trois jours après,  ces  deux  cavaliers
                déposèrent ce pauvre homme à  Lausanne, entre les  mains
                des trois grands-vicaires : MM. de Thiollaz, Bigex et Besson,
                 qui se  chargèrent de faire la lessive, dit M.  Vuarin.
                   Le  troisième acte, dont M.  Dubouloz partagea la gloire
                .avec MM. Bigex, Besson, Saint-Marcel et Vuarin, qui servit
                 de  secrétaire,  ce  furent  les  conférences  de  Sécheron,  en
                 juillet 1795, où pendant cinq jours, sous le glaive de laper-
                 sécution,  ces  hommes  apostoliques  concertèrent  les  me-
                 sures à prendre pour le service des âmes et préparèrent les
                 déterminations  que  M.  Paget  rendit  obligatoires,  le  15
                 aoO.t  suivant.
                   M. Dubouloz fut arrêté au printemps de 1798 et condam-
                 né à  être déporté à la citadelle de l'ile de Ré, où  il arriva
                 dans  le  courant de  décembre ; il  y  passa deux  ans,  admi-
                 rable  de  patience,  d'édification  et  de  dévouement  apos-
                 toliques ;  il  parvint à  s'évader au  printemps  de  1800.  En
                 1803,  il  devint  chanoine  du  Chapitre  de  Chambéry,  et
                 mourut plein de jours et de mérites, le 31  décembre 1824.
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