Page 187 - Bouvet Jacques
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Ce village du Lyaud, gracieusement assis sur le plateau
qui domine Thonon, à quatre kilomètres de la chapelle des
Allinges, sur les déclivités de la montagne d'Hermone,
-excite un bien légitime intérêt, surtout depuis la nuit mé-
morable où ses habitants prirent une part si glorieuse à
-la délivrance de l'Oncle Jacques en 1799.
Après le Concordat, le Lyaud fut confondu avec Armoy,
pour le spirituel comme pour le temporel ; il plia sous la
force et le malheur des temps ; mais il conserva précieuse- 1,
ment son antique chapelle, comme un levain sacré, caché
dans une pâte généreuse. Plus tard, ces religieux habitants
obtinrent de Mgr Rey, évêque diocésain, un chapelain avec
une juridiction quasi pastorale ; en 1859, ils construisi-
rent, par leur seule initiative et à leurs frais, cette belle
-église, aujourd'hui richement meublée, grâce aux généro-
sités de M. Cayen, leur digne chapelain, décédé en 1863,
-et aux sacrifices des habitants. Désormais cette population
possèdera son autonomie au temporel comme au spirituel.
Cet heureux résultat sera dû, en grande partie, à feu le
maire Randon, qui a été l'O'Connell de son village, té-
moignage que ses compatriotes lui rendront plus tard.
Mais, ce qui fait le plus d'honneur au Lyaud, c'est l'in-
téressante place qu'il occupe dans la vie de l'Oncle Jac-
ques; c'est ensuite la religieuse impulsion, partie de lui, qui
a successivement produit dans ce village un remarquable
développement de la foi et du culte catholique. Heureux ce
peuple, s'il se conserve fidèle à ses honorables antécédents ;
si, après avoir tant travaillé à s'assurer, dans son chef-
lieu, le décor de la religion et la présence de son ministre,
il sait toujours en apprécier et en utiliser les avantages,
conformément à ses honorables traditions 1
Procès-verbal de la Municipalité de Thonon à l'occasion
de la délivrance de l'Oncle Jacques
L'an huit de la République française une et indivisible
~t le 13 de frimaire, les citoyens Dessaix,.président l'admi-