Page 183 - Bouvet Jacques
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N° 10
Témoignages rendus à la foi des peuples par les registres
de Thonon
Le 8 juin 1793, Michaud, curé intrus de Thonon, obtient
de la Municipalité quatre chantres d'église, auxquels elle
alloue 780 francs.
A la fête de la Fédération du 10 aoû.t suivant, la garde
nationale fait bénir son drapeau.
Le 6 octobre suivant, le Conseil et le peuple de Thonon
exigent la cessation des œuvres serviles dans les jours de
fêtes et dimanches ; des affiches publiques rappellent ce
devoir.
Au fort de la Terreur, le 14 mai 1794, l'assemblée popu-
laire, soit les clubistes, avait demandé la démolition de
l'église de Thonon; mais la Municipalité refuse; elle allè-
gue qu'il faut attendre une saison plus favorable, et, par
ce moyen dilatoire, elle sauve son église.
Le 28 aot1t suivant, le Conseil, considérant que, malgré
les publications déjà faites, nombre de citoyennes portent
encore des signes de fanatisme visibles, tels que croix et
crucifix, en renouvelle la défense et arrête que les citoyens
et citoyennes des campagnes en seront visés par une circu-
laire.
Le 2 aot1t 1795, le Conseil arrête qu'on livrera l'église au
culte des catholiques pétitionnaires, à la charge, par eux
et par les prêtres, de se conformer aux lois. - Cette clause
ajourna l'effet de cette concession. - 8 juin 1797, même
demande, • souscrite par un grand nombre de citoyens de
• cette commune, pour se faire remettre l'fglise paroissiale
• en l'état qu'elle est, avec ses clefs, pour y exercer le culte
• catholique, sous l'offre de se conformer aux lois, de l'en-
• tenir et réparer, sans aucune contribution forcée.
• Sur quoi, l'administration arrête, conformément à
• la demande des signataires. • Cette offre de se conformer
aux lois mit encore ces bons catholiques dans l'impossi-
bilité de rencontrer un prêtre catholique qui pt1t les servir
avec cette réserve.
Un fait qui n'atteste pas moins le réveil de la foi et du