Page 181 - Bouvet Jacques
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mencement de la Terreur jusqu'après la chute de Robes-
pierre, aucun membre de la famille Dessaix ne figure dans
l'administration, aucun n'est nommé par Albitte, non plus
que par Cassagne en 1795.
Rapport présenté au citoyen Gauthier, représentant du peu-
ple, au sujet ~e la pénurie des subsistances, le 15 fri-
maire an 111.
(En substance et en abrégé.)
• Telle est la fatalité inséparable du despotisme et du
• fanatisme que, même après leur anéantissement, ils
• causent encore des calamités incalculables par les traces
• de l'inertie et de la misère dans lesquelles ils avaient
• entretenu la plupart des habitants.
• Il existait dans cette commune (Thonon) huit maisons
• religieuses, qui alternativement faisaient distribuer du
• pain et de la SOU!)e à tous ceux qui se présentaient à
• leur porte ; ce qui a attiré dans cette commune un grand
• nombre d'individus, qui abandonnaient les campagnes
• pour venir ici consumer des subsistances qui ne leur
• coO.taient que la peine de les recevoir et de les digérer.
• Plusieurs riches émigrés se piquaient aussi de faire des
, aumônes publiques et générales (les scélérats 1). C'est
• ainsi que les biens de l'Eglise et ceux du riche servaient à
• paralyser l'industrie et l'agriculture ; c'est ainsi que,
« sous l'apparence de la bienfaisance, ils asservissaient le
• peuple et perpétuaient des préjugés qui, depuis si long-
• temps, flattaient leur ambition et leur orgueil.
• Il existait encore dans cette commune une maison de
• charité, la Maison des Arts, dont l'institution aurait été
• utile, si les revenus, administrés par des prêtres et des
• moines, n'eussent été trop souvent l'apanage de la
• fainéantise et du libertinage, et de quelques maisons
• privilégiées.
• Il est si vrai que, sous le rapport politique, ces sortes