Page 190 - Bouvet Jacques
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juges pour condamner à mort l'Onclc Jacques, surtout
quand ils ne pouvaient juridiquement lui appliquer aucun
article pénal emportant la mort.
La seconde observation, c'est que le tribunal de Tho-
non, qui aurait condamné à mort M. Bouvet, n'aurait pas
en besoin d'aller chercher ses exemples à Cluses. Cluses n'a
vu fusiller qu'un prêtre, M. Joguet, tandis que Thonon en
a vu fusiller deux, MM. Vernaz et Morens, qui n'étaient
pas plus coupables, devant l'inique loi de l'époque. Nous.:
Jouons M. Dessaix de ne point aimer à évoquer ces souve-
nirs néfastes ; mais les habitants de Cluses peuvent aussi.
éprouver une répugnanc,e analogue.
N° 14
M. Dttbouloz el ses services pendant la Révolution
Si Thonon eut Ja douleur de voir quelques tristes dé-
fections dans Je clergé qui résidait dans ses murs, pendant
la tourmente révolutionnaire, il eut la gloire de fournir à
l'ancien diocèse de Genève un des prêtres qui traversèrent
le plus honorablement cette époque : c'est M. Jacques-
François DubouJoz. M. Vuarin nous a aussi laissé queJqueS-
pages pleines d'intérêt sur cet intrépide confesseur de la.
foi. Il fut Te chef de M. Bouvet dans J'œuvre des missions,.
et voilà pourquoi il .:!onvient de tracer, au moins sommai--
rement, quelques-uns des traits ~e cette vie apostolique. _
Quand Ja Révolution éclata, M. Dubouloz, qui était.
docteur de la sapience à Rome, avait été nommé chanoine
de la cathédrale, professeur de théologie et préfet du
collège d'Annecy. Il cèda à l'orage et se retira à Turin, où
il demeura depuis le printemps de 1793 jusqu'au rappel
d' AJbitte en 1794. Mgr Paget, évêque de Genève, qui était.
déjà à Turin depuis 1792, lui donna, ainsi qu'à M. Saint-
Marcel, les pouvoirs et Je titre de grands-vicaires de son.
diocèse. Us rentrèrent en Savoie dans l'automne de 1794
et se partagèrent le diocèse pour le gouvernement des mis-
sions. M. Dubouloz devait s'occuper plus spécialement des.