Page 153 - Bouvet Jacques
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tion, l'entouraient, l'accompagnaient en grand
nombre, dès qu'ils le voyaient dans les rues ; il
leur donnait une bénédiction sous forme de ca-
resse et leur glissait quelques paroles d'édifica-
tion qu'ils n'oubliaient pas. On trouve encore à
Annecy bien des personnes qui parlent avec atten-
drissement des impressions salutaires qu'il leur
laissait et de l'affection paternelle qu'il leur por-
tait.
Il y avait en M. Bouvet un cœur droit et dévoué
qui invitait à la confiance, même ceux dont il ne
partageait pas ou dont il devait combattre les
sentiments. Il mettait d'ailleurs à cela tant de
modération et de douceur pour leurs personnes,
que bientôt ils reconnaissaient et réparaient leurs
torts.
Mais, qu'il rencontrât des âmes où tout con-
cordait avec la sienne : vues, principes, sentiments,
conduite, il s'opérait alors entre ces âmes une
telle fusion, qu'elles ne faisaient plus ensemble
qu'un cœur et qu'une âme : et voilà comment
se formèrent ces importantes et indissolubles ami-
tiés entre M. Bouvet d'une part et MM. Dubouloz,
Rey, Pâquier, Ducrey, Vuarin et autres graves
, personnages. On a vu avec quelle déférence ami-
cale Mgr l'évêque de Solles en usait avec lui ; il
reste dans nos archives des lettres de Mgr Bigex,
qui toutes témoignent de la plus affectueuse es-
time, et voilà que, pour couronnement à toutes
ces amitiés d'élite, S. Em. le cardinal Billiet vient
à son tour déclarer, quarante ans après la mort
de cet honorable prêtre, que « l'Oncle Jacques
était pour lui une connaissance intime, un ami. »