Page 35 - Album_des_jeunes_1960
P. 35

Un chapitre émouvant de l’histoire des sauvetages.


















                                                            par Joseph Harrington


                                                a grande aventure du sous-marin Squalus a commencé un
                                            L    matin de 1939, lorsqu’il quitta le port de Portsmouth, New
                                           Hampshire, pour effectuer une sortie d’essai. Cette plongée était
                                           importante car elle devait permettre de décider si le Squalus
                                           pouvait entrer en service dans la flotte américaine. Mais l’équi­
                                           page, parfaitement entraîné, n’avait aucune appréhension. Il
                                           avait déjà effectué dix-huit plongées d’essai ; celle-là promettait
                                           d’être assez facile.
                                               A 8 h 40, le radio de quart ayant transmis un message à la
                                           base navale de Portsmouth pour prévenir que le Squalus allait
                                           s’immerger, le lieutenant de vaisseau Naquin, commandant du
                                           sous-marin, donna l’ordre de plonger. Son officier de manœuvre,
                                           le lieutenant de vaisseau Bill Doyle, prit la direction des opé­
                                           rations.
                                               — Paré à plonger ! cria-t-il.
                                               L’équipage, bien rodé, obéit immédiatement à ses ordres,
                                           et le Squalus fit un bond en avant comme un marsouin affamé.
                                               La plongée rapide d’un sous-marin est toujours un spectacle
                                           exaltant. Tout d’abord il prend son élan à la vitesse maximum.
                                           Puis tout le monde rentre à l’intérieur et l’on verrouille les
                                           panneaux. On ouvre les ballasts et l’eau s’y engouffre, entraînant
                                           le bâtiment vers le fond. Les moteurs Diesel sont stoppés et
                                           leurs tuyaux d’échappement, ainsi que toutes les autres ouver­
                                           tures, sont obturés pour empêcher l’eau d’entrer. Dans le poste
                                           central, les hommes surveillent le tableau principal de contrôle
                                           pour s’assurer que tous les indicateurs lumineux sont passés du
   30   31   32   33   34   35   36   37   38   39   40