Page 81 - la_conduite_du_rucher
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AVRIL 05
colonie doit avoir pour entrer en campagne, à l’arrivée
de la principale miellée, une population d’au moins
50,000 ouvrières (butineuses et nourrices) ; une bonne
ruchée arrive à 70 et 80,000. On voit des populations
de 100,000 abeilles et plus, mais il eSt rare de pouvoir
atteindre ces chiffres dès le début de la récolte.
Lorsqu’on a commencé le nourrissemeut stimulant,
on doit aller jusqu'au bout, c’est-à-dire veiller à ce que
les vivres ne fassent jamais défaut, car la consomma
tion augmente en raison de l'élevage : c'est surtout aux
approches de la grande miellée qu'il faut de la vigi
lance. Si l'on suppose que chaque abeille coûte, pour
être formée, le contenu d'une cellule en miel, pollen et
eau, soit près de quatre lois son poids, 10,000 abeilles
à naître nécessiteraient environ 16 kil. de nourriture,
dont le miel représente une bonne partie1.
On a employé divers moyens pour activer la ponte.
Le plus élémentaire consiste à frapper de temps en
temps contre la ruche pour déterminer les abeilles à
se gorger de miel, à s'agiter (à produire de la cha
leur) et à nourrir la reine. Ou bien on décacheté quel
ques alvéoles de miel, ce qui donne le même résultat.
Dans ces deux cas, la colonie doit être pourvue de
bonnes provisions.
Le moyen le plus usuel, le plus efficace, mais aussi
le plus laborieux et celui qui demande le plus de
circonspection, consiste à distribuer aux colonies de
petites doses de sirop ou mieux de miel dilué. On
commence par 100 à 200 gr. tous les trois ou quatre
soirs ; puis la température se réchauffant peu à peu et
la famille se développant, on augmente les doses. Il
ne s’agit pas naturellement de s’astreindre à la ponc
tualité qu’exige le soin du bétail : le temps manque.
1. 10,000 abeilles pèsent environ 1 kilo ; 10,000 petites cellules
à couvain contiennent environ 4 kilos de miel.