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            daires, les ruchées qu’on a laissé se développer nor­
            malement et naturellement peuvent se trouver assez
            populeuses pour s’approprier le maximum de la ré­
            colte. Mais chez nous et dans les contrées à climat
            analogue, les principales fleurs mellifères apparaissent
            généralement à une époque où les colonies laissées à
            elles-mêmes (au point de vue de l’élevage du couvain)
            ne sont pas encore assez fortes pour envoyer un nom­
            bre suffisant de butineuses à la récolte. L’intervention
            de l’homme devient alors nécessaire.
              C’est au moyen de ce qu’on appelle le nourrissement
            stimulant et grâce à l’agrandissement gradue) de
            l’habitation des abeilles qu’on favorise le développe­
            ment rapide des colonies.
              Nourrissement stimulant. — La reine pond en rai­
            son de la nourriture que les ouvrières lui offrent
            avec leur langue et des cellules qu’elles mettent à sa
            disposition ; les ouvrières, de leur côté, sont guidées en
            cela par la température, par le degré de sécurité que
            leur inspirent leurs réserves de vivres et par l’impor­
            tance des apports de miel nouveau. L’apiculteur peut
            donc, en facilitant aux ouvrières l’entretien d’une
            bonne température dans la ruche et en faisant des
            distributions de nourriture simulant une récolte, les
            déterminer à nourrir la reine plus abondamment. Mais
            la chaleur doit marcher de front avec le nourrissement
            et celui-ci ne doit pas provoquer la sortie des abeilles
            à des moments où la température extérieure leur serait
            fatale ; aussi évite-t-on de donner de la nourriture
            liquide avant que l’air ne se soit un peu réchauffé. Les
            abeilles depuis longtemps en réclusion font de courtes-
            sorties par 7 à 8° C., mais il faut quelques degrés de
            plus pour qu’elles puissent voler au-dehors librement
            et ne soient pas exposées à tomber engourdies en
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