Page 78 - la_conduite_du_rucher
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62 AVRIL
daires, les ruchées qu’on a laissé se développer nor
malement et naturellement peuvent se trouver assez
populeuses pour s’approprier le maximum de la ré
colte. Mais chez nous et dans les contrées à climat
analogue, les principales fleurs mellifères apparaissent
généralement à une époque où les colonies laissées à
elles-mêmes (au point de vue de l’élevage du couvain)
ne sont pas encore assez fortes pour envoyer un nom
bre suffisant de butineuses à la récolte. L’intervention
de l’homme devient alors nécessaire.
C’est au moyen de ce qu’on appelle le nourrissement
stimulant et grâce à l’agrandissement gradue) de
l’habitation des abeilles qu’on favorise le développe
ment rapide des colonies.
Nourrissement stimulant. — La reine pond en rai
son de la nourriture que les ouvrières lui offrent
avec leur langue et des cellules qu’elles mettent à sa
disposition ; les ouvrières, de leur côté, sont guidées en
cela par la température, par le degré de sécurité que
leur inspirent leurs réserves de vivres et par l’impor
tance des apports de miel nouveau. L’apiculteur peut
donc, en facilitant aux ouvrières l’entretien d’une
bonne température dans la ruche et en faisant des
distributions de nourriture simulant une récolte, les
déterminer à nourrir la reine plus abondamment. Mais
la chaleur doit marcher de front avec le nourrissement
et celui-ci ne doit pas provoquer la sortie des abeilles
à des moments où la température extérieure leur serait
fatale ; aussi évite-t-on de donner de la nourriture
liquide avant que l’air ne se soit un peu réchauffé. Les
abeilles depuis longtemps en réclusion font de courtes-
sorties par 7 à 8° C., mais il faut quelques degrés de
plus pour qu’elles puissent voler au-dehors librement
et ne soient pas exposées à tomber engourdies en