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AVRIL 67
Beaucoup de bons apiculteurs contestent l’utilité
du nourrissement stimulant à petites doses répétées1,
ou ne peuvent pas y consacrer le temps nécessaire,
et se contentent de s’assurer que leurs abeilles soient
constamment bien pourvues. S’il faut les secourir,
ils donnent en une ou deux fois tout ce dont elles
pourront avoir besoin jusqu’à la récolte ; mais si ces
grosses distributions se font en nourriture liquide, les
populations doivent être déjà d’une certaine force et,
d’autre part, il faut veiller à ce que la nourriture
donnée ne soit pas emmagasinée dans les rayons
destinés au couvain ; il peut arriver en effet que la
ponte soit entravée parce que la reine manque de
place pour déposer ses œufs (voir Agrandissement des
habitations).
En résumé, le nourrissement stimulant est avanta
geux dans certaines régions, comme j’en ai fait l’expé
rience, mais il est peut-être superflu dans d’autres, à
condition toutefois que les colonies aient de fortes
provisions de miel. Pour que l’apiculteur puisse se
rendre compte si dans sa contrée il doit y recourir, il
n’a qu’à faire l’expérience suivante: nourrir la moitié
de son rucher et pas l’autre, en ayant soin de répartir
ses colonies en deux parties égales sous le rapport
de la force. Le résultat le fixera sur l’utilité de la
stimulation dans les conditions où il se trouve.
Nourrisseurs. — Pour donner la nourriture li
quide, les procédés sont aussi nombreux que variés ;
voici l’un des plus simples, mais je ne dis pas l’un des
meilleurs : une auge de 6 mm. de profondeur est en
taillée dans la partie de derrière du plateau de la
ruche (à l’opposé de l’entrée). Un trou de 15 mm. de
1. I] existe des régions privilégiées où l’abondance des fleurs
printanières dispense du nourrissement stimulant.