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                Le sirop employé comme stimulant doit être clair :
              1 litre d’eau pour 2 kilos de miel, ou 1 % litre d’eau
              environ pour 2 kilos de sucre. Il est inutile d’y ajouter
              du sel.
                Administrée à fortes doses pour servir de provisions,
              la nourriture doit contenir moins d’eau. On donne du
              miel pur ou, à défaut, un sirop épais : 10 kilos de sucre
              dans 6 litres d’eau avec une pincée de sel ; faire
              bouillir quelques minutes et ajouter ensuite 1 ou 2 kil.
              de miel pour empêcher la cristallisation. Ne jamais
              employer de miel étranger ou suspect sans l’avoir fait
              bouillir (avec 30% d’eau) pendant un quart d’heure.
                Lorsqu’on nourrit en vue de faire construire des
              rayons, on peut employer des sucres roux de bonne
              qualité (non raffinés), qui, à ce qu’on a observé, con­
              viennent mieux aux abeilles pour la production de la
              cire ; mais ces sucres doivent être rejetés pour l’hiver­
              nage.

                Agrandissement des habitations. — Nous avons vu
              que le développement graduel des ruchées devait être
              favorisé par tous les moyens possibles ; or, pour
              qu’une famille augmente en population, il faut non
              seulement qu’elle puisse entretenir une chaleur suffi­
              sante et soit pourvue d’assez de vivres pour nourrir
              tout le couvain qu’elle peut élever, mais aussi qu’elle
              ait la place nécessaire à ce couvain, aux provisions et
              aux ouvrières elles-mêmes. Les abeilles ne bâtissent
              guère de rayons que lorsque leurs apports de miel
              dépassent leurs besoins journaliers1. Il faut donc, aussi

                1.  On peut en tout temps, si la température le comporte, déter­
              miner les abeilles à bâtir, en les nourrissant abondamment et en
              réduisant le nombre des rayons dans la ruche, mais ce serait un mau­
              vais calcul que de forcer des colonies à bâtir trop tôt au printemps,
              alors que les jeunes abeilles sont peu nombreuses et que toutes les
              forces de la famille doivent être concentrées sur l’élevage du couvain,
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