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70 AVRIL
Le sirop employé comme stimulant doit être clair :
1 litre d’eau pour 2 kilos de miel, ou 1 % litre d’eau
environ pour 2 kilos de sucre. Il est inutile d’y ajouter
du sel.
Administrée à fortes doses pour servir de provisions,
la nourriture doit contenir moins d’eau. On donne du
miel pur ou, à défaut, un sirop épais : 10 kilos de sucre
dans 6 litres d’eau avec une pincée de sel ; faire
bouillir quelques minutes et ajouter ensuite 1 ou 2 kil.
de miel pour empêcher la cristallisation. Ne jamais
employer de miel étranger ou suspect sans l’avoir fait
bouillir (avec 30% d’eau) pendant un quart d’heure.
Lorsqu’on nourrit en vue de faire construire des
rayons, on peut employer des sucres roux de bonne
qualité (non raffinés), qui, à ce qu’on a observé, con
viennent mieux aux abeilles pour la production de la
cire ; mais ces sucres doivent être rejetés pour l’hiver
nage.
Agrandissement des habitations. — Nous avons vu
que le développement graduel des ruchées devait être
favorisé par tous les moyens possibles ; or, pour
qu’une famille augmente en population, il faut non
seulement qu’elle puisse entretenir une chaleur suffi
sante et soit pourvue d’assez de vivres pour nourrir
tout le couvain qu’elle peut élever, mais aussi qu’elle
ait la place nécessaire à ce couvain, aux provisions et
aux ouvrières elles-mêmes. Les abeilles ne bâtissent
guère de rayons que lorsque leurs apports de miel
dépassent leurs besoins journaliers1. Il faut donc, aussi
1. On peut en tout temps, si la température le comporte, déter
miner les abeilles à bâtir, en les nourrissant abondamment et en
réduisant le nombre des rayons dans la ruche, mais ce serait un mau
vais calcul que de forcer des colonies à bâtir trop tôt au printemps,
alors que les jeunes abeilles sont peu nombreuses et que toutes les
forces de la famille doivent être concentrées sur l’élevage du couvain,

