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MARS 37
Colonies orphelines. — Une famille sans reine est
destinée à périr misérablement et assez promptement
si elle n’est pas en état de s’élever elle-même une nou
velle mère ou si on ne lui en fournit pas une. Les ou
vrières perdent courage, deviennent incapables de se
défendre contre les pillardes et la fausse-teigne, et la
population ne se recrutant pas, diminue rapidement
jusqu’à extinction complète.
Au printemps, il ne faut pas songer à laisser une
colonie destinée à la production du miel se livrer à
l’élevage des reines, même si l’on prévoit que les jeu
nes reines pourront trouver des mâles pour se faire
féconder. Une interruption de trois semaines au mini
mum dans la ponte serait fatale au développement de
la population, qui ne se produirait pas à temps pour
la récolte. Il n’y a d’exception que pour les contrées à
grande récolte très tardive.
Une ruche orpheline doit recevoir aussitôt que pos
sible une reine, qu’on peut cortimander à un éleveur
si l’on n’en possède pas soi-même en réserve dans des
ruchettes. Dans le cas où l’apiculteur ne pourrait pas
opérer promptement ce remplacement, il ne devra pas
hésiter à réunir cette famille à une voisine, qu'elle
renforcera (voir Réunions).
Quand une colonie est orpheline depuis plus de six
semaines, elle accepte difficilement une nouvelle reine;
après quelques mois, elle ne l’accepte jamais. Les
abeilles sont méchantes et sans valeur. On les secoue
hors de la ruche.
Le remplacement des reines est une opération déli
cate, demandant à être faite avec beaucoup de soins
et pour laquelle on n’a malheureusement pas encore de
recette infaillible. Il existe une infinité de procédés
d’introduction ; nous employons la méthode de M. Ch.