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34 MARS
toutes ses voisines ont expulsé les leurs, est souvent
orpheline. Des auteurs prétendent que les ruchées
orphelines ne récoltent guère de pollen ; c’est une
erreur, car c’est dans les ruches privées de mère de
puis un certain temps qu’on voit les plus grosses accu
mulations de cette matière, qui n’y trouve plus son
emploi.
Il est cependant beaucoup de cas où il est nécessaire
de voir la reine, par exemple pour la prendre et la
remplacer, ou bien lorsqu’il s’agit de former des
essaims pour l’emporter avec le rayon sur lequel elle
se tient, ou au contraire pour la conserver à la ruche.
Au premier printemps, lorsque les colonies sont en
core peu peuplées, il n’est pas difficile de la voir. Elle
se trouve dans les rayons du centre, qui contiennent le
couvain, et en visitant ceux-ci les premiers on a la plus
grande chance de la trouver promptement. Elle est
très craintive (les Italiennes le sont moins que les
abeilles communes) et fuit souvent de rayon en rayon
à mesure que l’opérateur, déplace ses cadres.
Au contraire, lorsque la population s’est développée
et que la ruche regorge d’abeilles, la recherche de la
reine n’est pas une petite affaire, et, bien que l’habi
tude rende habile, il peut arriver aux plus exercés
d’avoir à passer plusieurs fois en revue tous les rayons
de la ruche avant de découvrir cette précieuse petite
personne. Voici à ce sujet les directions que M. Ch.
Dadant a données, dans le temps, aux lecteurs de la
Revue (année 1879, p. 291) :
« Quand on opère sur une ruche à rayons mobiles,
si l’on a affaire à une ruchée commune ou métisse, il
est bon de donner un peu de fumée pour ne pas effrayer
plus qu’il n’est nécessaire la reine et les abeilles.
« Je conseillerais aux débutants de faire leurs pre