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38 MARS
Dadant, qui est, à de légères variantes près, celle de
la majorité des apiculteurs mobilistes.
Dans sa Théorie et pratique de l’introduction des
Reines (Revue 1884, p. 62), M. Dadant émet quatre
propositions qui résument à peu près la théorie entière :
1° Dans l’introduction d'une reine, le plus grand
danger de non-réussite se trouve dans l’effroi qu'elle
peut montrer au moment où elle est libérée.
2° L’entrée de quelques pillardes dans la ruche où
on fait l’introduction peut, en mettant les abeilles sur
leurs gardes, leur inspirer une défiance fatale à la reine
qu'on tente d’introduire.
3° Une colonie qui a des ouvrières pondeuses n’accep
te pas la reine qu’on lui donne.
4° Une ruchée qui a reconnu l'absence de sa mère
depuis assez longtemps pour avoir commencé les prépa
ratifs en vue d’en élever une autre sera portée à tuer
la reine qu’on voudra lui donner.
Ainsi, dans le cas où la reine à introduire, prend la
place d’une reine supprimée, son introduction doit
avoir lieu immédiatement après la suppression de
l’autre. Si la colonie est orpheline depuis plusieurs
jours, avant d’introduire la reine il faut faire une re
vue minutieuse des rayons et supprimer tous les
alvéoles royaux formés ou commencés.
Lorsqu’une colonie est orpheline depuis longtemps,
la reine a moins de chance d’être acceptée ; les abeilles
sont vieilles et mal disposées. Si l’on met dans la
ruche, quelques jours avant l’introduction, un ou deux
rayons de couvain de différents âges, la reine trouvera
de jeunes abeilles qui lui feront meilleur accueil, mais
l’opération reste néanmoins chanceuse et il est souvent
préférable de réunir la colonie à une autre.