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300 APPENDICE
encouragement à croire en votre parole et pour vous l'hom
mage d’une élève reconnaissante.
J’ai débuté en avril 1887 avec [deux ruches Layens, dans
lesquelles le contenu de deux ruches fixes a été transvasé
par un apiculteur élève de votre Revue, AI. Trouillet. de Jus-
sens, qui se trouvait, en ce moment-là, avec son parent
M. Frésouls, de Labastide-de-Lévis, les seuls possesseurs de
ruches à cadres mobiles, à ma connaissance du moins, dans
le departement du Tarn. C’est par ces messieurs que j’appris
à connaître vos ouvrages,dont'j’ai commencé dès lors à mettre
rigoureusement en pratique les théories. Vous publiiez, cette
même année, une nouvelle édition de votre Conduite du Ru
cher sous forme de calendrier. Dire avec quelle impatience,
moi qui marchais dans l’inconnu avec un très vif désir de
m’instruire, j’attendais l’arrivée du journal, est chose difficile.
J’avais tout à acquérir : théorie d’abord, pratique ensuite.
J’avoue qu’au commencement j’avais un peu peur des abeil
les et que le bourdonnement et l’agitation de tout ce petit
monde ailé, .que ma maladresse irritait parfois, causaient à
ma main, un certain tremblement et à mon cœur une angoisse
pénible. La volonté d’apprendre a eu raison de cette crainte
et l’habitude m’a donné, dès avant la fin de la seconde année,
l’adresse, la douceur des mouvements, la justesse du coup
d’oeil et le calme parfait.
Cette première année, le printemps fut peu favorable ; le
mois de mai ayant présenté plus de jours sombres et pluvieux
que de belles journées, mes ruches, transvasées un peu tard,
puis changées de place pendant la construction du hangar qui
les abrite, dépourvues de bâtisses sauf les cinq ou six cadres
faits avec des vieux gâteaux provenant du transvasement,
n’ont pu me donner un rendement bien considérable. J’ai
trouvé fort joli de pouvoir leur prendre 17 kilos de miel ex
trait, estimant que l’expérience que j’avais acquise en les
dérangeant sans doute beaucoup trop souvent valait aussi
une récolte. En espèces sonnantes, mes deux ruches m’ont
rapporté 17 kilos x 1 fr. 80 (prix de vente du kilo de miel),
soit 30 fr. 60. Comme dépenses, je suis arrivée à la somme de
350 fr., représentant la construction d’un hangar en maçon
nerie (où sont actuellement placées cinq ruches), l’achat
d’outils et instruments, de trois ruches d’un essaim et de
deux reines italiennes en fin de saison, d’un extracteur à
deux cadres, de cire gaufrée, de sucre pour nourrissement