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APPENDICE                303
            tant en retard sur tous les autres essaims issus du même éle­
            vage. Ce fait confirme absolument ce que vous dites « que les
            reines, pour être bonnes, prolifiques et de longue vie, doivent
            être élevées dans de fortes populations, par une abondante
            récolte vraie ou simulée par un généreux nourrissement ••>,
            toutes conditions qui ont manqué à la ruchette en question.
            .J’ai eu une colonie malade du mal-de-mai ; je l’ai traitée au
            sirop,à l’acidesalicylique(procédé Hilbert indiqué dans votre
            Conduite contre la loque et le mal-de-mai. La reine est morte,
            je l’ai sans retard remplacée et tout est rentré dans l’ordre.
               Après la récolte, en juin, j’ai fait un important élevage de
            reines, afin de parfaire le nombre de ruches auquel je voulais
            m’arrêter : seize à la Bouyssière et cinq, dont deux Dadant,
            à Fonvialane ; remplacer quelques reines vieillies et conserver
            deux reines en ruchettes pour parer aux accidents éventuels
            du printemps suivant. J’y ai apporté tous mes soins, ayant
            déjà un peu plus d’expérience que l’année précédente. J’ai
            pleinement réussi. De douze ruchettes, onze reines superbes,
            excellentes (j'en ai la preuve maintenant), sont issues. La dou­
            zième a dû être sacrifiée, une aile lui manquant. Cet élevage,
            fait au moyen de mes trois ruches Layens, à Fonvialane,
            à chacune desquelles j’ai dû prendre, en diverses fois, huit
            cadres de couvain (deux par ruchette, l’un lors de leur forma­
            tion, l’autre la veille de la sortie des jeunes reines), m’a coûté
            12 ’/2 kilos de fort sirop. Mais ce sirop n’a pas été dépensé
            pendant le nourrissement des larves royales, car dix-sept
            cadres de cire gaufrée ont été construits au même moment et
           la plus grande partie de ce sirop y a été emmagasinée. Lors
           de la formation des ruchettes, celles-ci ont reçu chacune un
           de ces cadres comme premières provisions. Un nourrissement
           modéré, mais continu, a accompagné les jeunes reines depuis
           leur sortie de la cellule jusqu’au moment, où les ruchettes,
           devenues souches de colonies, ont été installées dans leurs
           ruches et emplacements définitifs, après avoir été renforcées
           de deux cadres de couvain. A partir de ce moment-là, ces six
           nouvelles ruchées ont bien prospéré, amassé leurs bonnes pro­
           visions sur les fleurs des friches et des bruyères, et sont
           actuellement en pleine force et activité.
              Deux autres ruchettes ont été réunies à deux ruches dont
           je voulais changer les reines ; deux autres ont été mises en
           ruches jumelles pour y conserver des reines de remplacement ;
           la onzième a peuplé ma seconde ruche Dadant.
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