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          mnslruils neufs, en réserve ou occupés par les abeilles (7 et
          S par ruche pour l’hivernage) et 49 cadres de cire gaufrée
          peu travaillée qui sont achevés à l’heure qu’il est.
             L’hiver de 1890 à 1891 s'est passé le mieux du monde,
          malgré la rigueur exceptionnelle de la température. Nous
          avons eu, les 18, 19, 20 et 21 janvier, 17 et 18° au dessous de
          zéro. Ce froid extrême a été meurtrier pour les colonies mal
          logées, mais mes excellentes ruches ont permis à mes abeilles
          de ne pas s'en ressentir. La mortalité a été insignifiante : la
          ruche dans et devant laquelle j’ai ramassé le plus de mortes,
          lors de la grande sortie après les froids, n’en comptait que 384,
          pesant près de 40 grammes, bien faible proportion si l’on
          considère le nombre considérable des habitants de la ruche !
             Toutes mes reines, sauf trois achetées au printemps 1890,
          sont mes élèves : cinq de 1889 et toutes les autres de 1890. Ce
          printemps (1891) je n’ai perdu qu’une seule reine, achetée en
          mai 1890, qui a péri subitement au mois d’avril, laissant
          quatre cadres pleins de couvain. Je l’ai immédiatement
          remplacée en réunissant une de mes ruchettes de réserve à
          la ruchée orpheline, ce qui lui a donné tout d’un coup sept
          cadres de couvain. La seconde ruchette n’ayant pas d’emploi,
          je l’ai traitée par la chaleur (couverture de laine au-dessus du
          matelas-châssis), l’espace rétréci au milieu des partitions et
          le nourrissement. Elle s’est vite développée et n’offre à pré­
          sent qu’une très petite infériorité vis-à-vis des fortes colonies.
             Seulement, nous sommes bien mal partagés, cette année
          encore, quant au temps. Tout notre printemps s’est passé à
          espérer le soleil. Le froid, vif et noir, la pluie ont alterné
          avec de très rares éclaircies. Dans le mois d’avril, je n’ai cons­
          taté de légères augmentations variant de 150 à 500 grammes
          ,que dans les journées des 6, 8, 9, 17, 18, 19, 20, 23 et 30. En
          mai, les 1er, 5, 7, 11, 12, 13, 14, par des journées de giboulées
          offrant 2 à 4 heures de soleil, les pauvres abeilles, nombreuses
          et impatientes, ont trouvé moyen d’amasser un peu, 150 à
          400 grammes, faisant osciller le poids de la balance aux envi­
          rons de 60 kilos, poids inférieur encore à celui de l’année 1890,
          mauvaise déjà. Les arbres fruitiers ont beaucoup souffert,
          comme les abeilles, de ce triste temps ; les marronniers, très
          fleuris, l’ont été presque en pure perte pour elles, et les espar-
          cettes, éloignées cette année de mes ruches de Fonvialane,
          fleuries dès le 10 mai, n’ont pu être visitées utilement que
          pendant les journées du 14 (300 gr.), du 18 (1 kilo 500), du
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