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302 APPENDICE
Comme dépenses je n’ai à compter que l’achat de six ruches,
une presse Rietsche pour faire la cire gaufrée, de la cire brute,
des bidons pour loger le miel et du sùcre pour le nourrissement.
Total 208 fr. dépenses de fonds s’ajoutant à la valeur du
capital engagé.
Hivernage excellent de 1889 à 1890. Mes ruches, cons
truites d’après vos explications et modèles, sont parfaites
pour cela, chaudes, sèches, bravant toutes les intempéries. Je
crois bien que toute suppression ou simplification leur enlè
verait du nécessaire et non du superflu et nuirait à leur bon et
durable usage. Je suis d’avis que les instruments et outils les
meille.urs, malgré leurs prix relativement élevés, sont préfé
rables à ceux qui, meilleur marché, durent moins et ne font
pendant leur plus courte durée qu’un travail de qualité
inférieure.
Le printemps de 1890, d’abord très beau, trop beau même,
est ensuite devenu pluvieux et froid, pour ne se dérider qu’au
commencement de juin, juste à temps pour que les esparcettes
mûres alors, soient coupées et rentrées. Je n’ai compté que
onze journées sans pluie en avril et mai, ce qui a fait manquer
aux abeilles toute la récolte des arbres fruitiers et la plus
grande partie de celle des esparcettes. Je n’ai pu prendre à
mes ruches que 138 kilos (moyenne 10 kilos 675) de miel
vendu à 1 fr. 80 le kilo. Recette : 249 fr. 75. J’ajouterai que
cette moyenne est due à mon rucher de montagne (composé
en 1890 de dix ruches, réduites à neuf par la réunion d’une
faible à sa voisine) dont la moyenne était de 15 kilos ; la
récolte, plus tardive et provenant de sources différentes
(prairies naturelles, esparcettes, châtaigniers), ayant duré
encore après l’arrivée du beau temps.
J’ai fait, ce même printemps (1890), d’utiles observations
qui m’ont amenée à constater, une fois de plus, combien tout
ce que vous dites a de portée et combien il est bon de s’y con-"
former strictement. J’ai eu une colonie superbe qui, ayant
perdu sa reine en hiver, était devenue bourdonneuse. J’en ai
opéré le sauvetage en mars, en lui donnant du couvain operculé
et quelques jours après une reine, qui a été acceptée et a, dans
cette populeuse colonie, très vite rattrapé le temps perdu. J’ai
eu une colonie faible (dont je parle plus haut) et que j’ai
réunie à une autre. La reine, élevée dans une ruchette, qui
n’avait pas accepté la cellule royale donnée (élevage de 1889),
s’est montrée au printemps suivant, médiocre pondeuse, res