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APPENDICE                30 t
          d'étc (afin de faire construire des cadres pour l’année sui­
          vante), etc., toutes dépenses de fonds et frais de premier
          établissement.
            A la fin de cette première année j’avais donc trois ruches
          à hiverner dans des conditions assez avantageuses. Par suite
          de mon nourrissement d’été et d’automne, les familles
         étaient bien développées et possédaient des provisions suffi­
          santes, sans surabondance cependant ; j’en laisse davantage
          maintenant.
            Ces trois ruchées, ainsi préparées, nourries spéculative­
          ment, m’ont donné, en 1888, 88 kilos de miel (moyenne
          29 kilos 300) vendus à 1 fr. 80 le kilo, soit 158 fr. 40 ; plus
          deux essaims artificiels, que j’estime à 25 fr. l’un, l’un au mois
          de septembre, ayant récolté presque toutes leurs provisions,
         facilement complétées par du surplus pris aux autres. Total
         du revenu : 208 fr. 40. Comme dépenses j’ai eu l’acquisition
         de cinq ruches, deux essaims, une bascule d’observation,
         un cérificateur solaire, un nourrisseur Siebenthal, etc. Total
         270 fr. Les cinq ruches nouvellement achetées ont été peu­
         plées de mes deux essaims artificiels, de deux essaims achetés
         et d’un essaim volage capturé dans un arbre creux. Cette
         seconde année a donc été très satisfaisante. Mon instruction
         s’affermissait et ma confiance en vos enseignements instinc­
         tive au commencement, devenait raisonnée et basée sur
         l’expérience que j’en faisais tous les jours.
            L’hiver de’1888-1889 s’est très bien passé pour mes abeil­
         les, ainsi que le printemps, et j’ai fait la campagne de 1889
         avec huit ruches préparées et productives, qui m’ont donné
         238 kilos de miel (moyenne 29 kilos 750), vendu toujours à
         1 fr. 80 le kilo, ce qui me donne un totale 448 fr. de recettes.
         Voulant augmenter encore le nombre de mes ruches, me sen­
         tant aguerrie et encouragée, j’ai tenté l’élevage de reines
         selon le procédé que vous donnez dans la Conduite. C’est
         pour cette opération, qui demande quelque soin, que j’ai
         surtout étudié la lettre et l’esprit de vos instructions. J’ai
         été si bien payée de mes peines qu’en présence d’une telle
         réussite tout travail devient plaisir. Six jolis essaims, pourvus
         de reines excellentes, sont venus s’ajouter à mes huit ruches.
         Ils ont bâti 11 à 12 cires gaufrées chacun et ont emmagasiné
         leurs provisions, ayant été d’abord aidés par des cadres cons­
         truits et du sirop. Voilà donc 150 fr. de rendement (à 25 fr.
         l’essaim) à ajouter aux 448 fr. de miel vendu, total 598 fr. 40.
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