Page 318 - la_conduite_du_rucher
P. 318
APPENDICE 30 t
d'étc (afin de faire construire des cadres pour l’année sui
vante), etc., toutes dépenses de fonds et frais de premier
établissement.
A la fin de cette première année j’avais donc trois ruches
à hiverner dans des conditions assez avantageuses. Par suite
de mon nourrissement d’été et d’automne, les familles
étaient bien développées et possédaient des provisions suffi
santes, sans surabondance cependant ; j’en laisse davantage
maintenant.
Ces trois ruchées, ainsi préparées, nourries spéculative
ment, m’ont donné, en 1888, 88 kilos de miel (moyenne
29 kilos 300) vendus à 1 fr. 80 le kilo, soit 158 fr. 40 ; plus
deux essaims artificiels, que j’estime à 25 fr. l’un, l’un au mois
de septembre, ayant récolté presque toutes leurs provisions,
facilement complétées par du surplus pris aux autres. Total
du revenu : 208 fr. 40. Comme dépenses j’ai eu l’acquisition
de cinq ruches, deux essaims, une bascule d’observation,
un cérificateur solaire, un nourrisseur Siebenthal, etc. Total
270 fr. Les cinq ruches nouvellement achetées ont été peu
plées de mes deux essaims artificiels, de deux essaims achetés
et d’un essaim volage capturé dans un arbre creux. Cette
seconde année a donc été très satisfaisante. Mon instruction
s’affermissait et ma confiance en vos enseignements instinc
tive au commencement, devenait raisonnée et basée sur
l’expérience que j’en faisais tous les jours.
L’hiver de’1888-1889 s’est très bien passé pour mes abeil
les, ainsi que le printemps, et j’ai fait la campagne de 1889
avec huit ruches préparées et productives, qui m’ont donné
238 kilos de miel (moyenne 29 kilos 750), vendu toujours à
1 fr. 80 le kilo, ce qui me donne un totale 448 fr. de recettes.
Voulant augmenter encore le nombre de mes ruches, me sen
tant aguerrie et encouragée, j’ai tenté l’élevage de reines
selon le procédé que vous donnez dans la Conduite. C’est
pour cette opération, qui demande quelque soin, que j’ai
surtout étudié la lettre et l’esprit de vos instructions. J’ai
été si bien payée de mes peines qu’en présence d’une telle
réussite tout travail devient plaisir. Six jolis essaims, pourvus
de reines excellentes, sont venus s’ajouter à mes huit ruches.
Ils ont bâti 11 à 12 cires gaufrées chacun et ont emmagasiné
leurs provisions, ayant été d’abord aidés par des cadres cons
truits et du sirop. Voilà donc 150 fr. de rendement (à 25 fr.
l’essaim) à ajouter aux 448 fr. de miel vendu, total 598 fr. 40.