Page 344 - Terre Moderne
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Ce  que  tout  exploitant  agricole  doit  sm.,oir  sur :




                                  L'HÉRITAGE




                         La  législation  successorale  française,  qui  posait
                    comme  règle  le  partage  égal  et  forcé  de  tous  les  biens
                    à  la  mort  du  père  de  famille,  a  été  depuis  longtemps
                    l'objet  de  vives  critiques.  Elle  aboutissait  logiquement
                    au morcellement à l'infini des fermes  qui devenaient ainsi
                    difficilement exploitables.
                         Aussi,  pour  éviter  qu'à  leur  mort  ne  soit  partagé
                    le  domaine  qu'ils  avaient  constitué  au  prix  de  durs  et
                    patients  efforts,  trop  souvent  les  cultivateurs  avaient-ils
                    ~ndance  à  n'avoir  qu'un  seul  enfant.  Si  celui-ci  venait
                    à  mourir  jeune,  c'était  un  désastre  familial.  De  toutes
                    façons, sur le plan national, la politique de l'enfant unique
                    avait  pour  conséquence  une  diminution  de  la  natalité,
                    dangereuse pour un pays  comme la  France, entourée de
                    nations  dont la  population augmente  rapidement.
                         Depuis  le  début  du  XXe  siècle  de  nombreuses
                    propositions  de  loi  ont  été  déposées  ayant  pour  but
                    d'éviter  le  partage  des  exploitations  agricoles  familiales.
                    Elles ont abouti :
                         A  la  loi  du  7  février  1938,  au  décret-loi  du  17
                    juin  1938,  à  la  loi  du  21  juillet  1940  et  à  la  loi  du
                    15  janvier  1943,  modifiant  les  articles  815  et  832
                    du  code  civil.
                         Ces  textes  ont  voulu  permettre  l'attribution  du
                    domaine  rural  familial  à  un  seul  héritier,  et  éviter son
                    morcellement.  Ils  fixent  les  droits  du conjoint  survivant
                    ou  des  descendants,  sur  l'exploitation familiale  lors. du
                    décès  du cultivateur ou de sa femme.
                         Le  conjoint  survivant,  ou  tout  héritier,  co-proprié-
                    taire, à droit :
                         -   d'une part au  maintien  de  l'indivision  pendant
                             plus de cinq années renouvelables après le décès.
                         -   d'autre  part  à  l'attribution  de  toute  l 'exploi-
                             tation à l'un d'entre eux, si ce dernier le demande,
                             lors  du  panage.


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