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maquisard traître, désigne son camarade. Menottes aux mains
et déjà sérieusement roué de· coups, Plantaz s'échappe et
saute dans l'eau du Giffre où les Allemands le mitraillent im-
pitoyablement.
Quarante ouvriers sont pris par les boches, 27 d'entre
eux sont déportés et beaucoup ne reviendront plus. Déjà 3
camarades qui ont tenté de se sauver au moment où Plantaz
se jetait dans le torrent, ont été abattus. La terreur et la
désolation règnent dans la région.
Mais les pirates se sentent toujours plus menacés. Leurs
convois ne circulent plus dans la vallée. Et bientôt nos F.T.P.
seront totalement maîtres de ce coin du département. L'hor-
reur nazie n'a fait qu'intensifier notre recrutement.
DANS LA VALLEE DE !!ARVE
Vichy nous envoie des brigades spéciales et des Etats-
Ma_jor d'inspecteurs de police.· Les Allemands sont installés
partout, à L'a Roche, Bonneville, Cluses, Le Fayet et Chamo-
nix. Déjà, le 6 décembre, au cours d'une opération de sabo-
tage, deux hommes du camp « Savoie » sont arrêtés sur la
route du Reposoir par un détachement nazi. Interrogés et
torturés, aucun ne parle. L'un d'eux même, notre camarade
Feuillet, craignant de ne pas résister à de nouvelles tortures,
saute du 2• étage de l'Ecole d'Horlogerie de Cluses, repaire
régional de la Gestapo. Les jambes brisées, il est achevé par
une sentinelle hoche.
Le 3 janvier, le camp est de nouveau attaqué par surprise
au Mont Saxonnex par une centaine d' Allemands et de mili-
ciens. Le groupe décroche et laisse aux mains des attaquants
deux camarades blessés mortellement, Georges Cailles et Ro-
bert Lecomte. Trois maisons sont incendiées et un civil tué.
Les boches ont une clizaine d'hommes hors de combat. tués
ou blessés.
Devant la répression menaçante, nos compagnies et nos
camps de la vallée de l' Arve ne vont pas rester inactifs. Deux
opérations historiques sont préparées et mises fi exrcution.
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