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           visoirement dans les  chalets  du  Chenay.  L'armement  du  camp
           s'est  particulièrement  amélioré:  8  F.M.  anglais,  des  fusils,
           mitraillettes  et  grenades  anglaises.  En  effet,  un  parachutage
           a  été  reçu  quelque  temps  auparavant,  au  col  de  Saxel.  De
           plus,  le  camp  «Mont-Blanc»  a  procédé  à  l'armement  d'une
           partie  de  la  9•  compagnie  d' Abondance.
               Le 28  mars,  le  camp prend ses emplacements d'embuscade
           sur  la  route  d' Abondance,  car  un  convoi  de  troupes  doit  re-
           monter  la  vallée.  Un  groupe  part pour Thollon  et  35  hommes
           seulement  demeurent  en  état  d'alerte  aux  Chenets.  Ils  sont
           bientôt  attaqués  par  plusieurs  centaines  de  miliciens  et  de
           G.M.R.  encadrés  par  des  chasseurs  alpins  bavarois.  Le  co-
           lonel  Lelong  commande  en  personne.  Arrivés  à  100  m.  du
           camp,  les  G.M.R.  veulent  parlementer.  Un  de  leurs  officiers
           crie  à  voix  très  haute:  « A.S.  ou  F.T.P.  Si  vous  êtes  A.S.,
           déposez  les  armes,  nous  sommes  prêts  à  discuter,  si  vous
           êtes  F.T.P.,  rendez-vous  tout  de  suite/»
               En  guise  de  réponse,  le  chef  de  camp  épaule  son  fusil:
            « F.T.P.!  on  vous  em ... ! Feu  à  volonté!»  Les  rafales  des  huit
            F.M.  partent  ensemble  et  la  fusillade  crépite.  Dans  une  re-
            traite  désordonnée  et  comique,  les  assaillants  sont  refoulés
            jusqu'à  Vacheresse,  laissant  plusieurs  morts  sur  le  terrain,
            ainsi que des  blessés.  Un  G.M.R.  affolé  emprunte la  bicyclette
            d'un  paysan  et  s'enfuit  à  toute  vitesse  « pour  aller  chercher
            des  renforts »,  dit-il.
               Mais  les  assaillants  se  ressaisissent.  Miliciens  et  boches
            remontent  à  l'assaut.  Dans  leur  rage  de  ne  pouvoir  réduire
            le  camp,  ils  incendient,  après  un  combat  de  10  heures,  quel-
            ques  chalets  qui  se  trouvent  en  contre-bas.  Finalement,  nos
            hommes se  replient:  il  faut  penser qu'une attaque est  à crain-
            dre  venant  de  l'autre  versant  (Bernex)  et  la  nuit  tombe,  Les
            G.M.R.  occupent  alors  le  camp  désert  et  incendient  le  chalet
            de  Cheney.  Au  total,  l'affaire  ne  nous  a  pas  coûté  un  seul
            homme  et  l'ennemi  a  perdu  au  moins  sept  des  siens.
               Au  lever  du  jour,  les  F.T.P.  du  camp  du  « Mont-Blanc  »
            arrivent  sur les  hauteurs  dominant  Bernex.  Une  patrouille  est
            prise  à  partie  par  une  bande  de  miliciens  qui  opèrent  dans  le

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