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secteur. Deux de nos hommes sont blessés. Le premier grou-
pe, parti sur Thonon, a dû se replier lui aussi. Un de nos
camarades était pris et fusillé sur-le-champ.
Après ces attaques, toutefois, et devant la perspective
d'opérations encore plus puissantes, le camp « Mont-Blanc »
se fractionne encore une fois de plus et s'éparpille. Bien lui
en prend, car, à la fin du printemps, tout le Bas-Chablais est
à nouveau raflé. Perrignier, Cervens et les alentours sont ins-
pectés de fond en comble, le camp de Saxel est incendié et
nos 2°, 7°, 1 Ü", 14° compagnies décimées par les arrestations.
DANS LE GIFFRE
Dans les vallées de la Risse, du Giffre et de la Menoge,
la répression ennemie n'eut pas l'ampleur ni la sauvagerie
exercées dans le Chablais ni sur les Glières. Mais la botte
allemande pesa lourdement sur nos camarades de Boëge, de
St-Jeoire, de St-Jean-de-Tholome et de Mégevette. Depuis
le mois d'octobre, en effet, notre 5° compagnie manifeste une
grande activité. Elle opère des sabotages et reçoit deux para-
chutages durant l'hiver. D'autre part, I' A.S. dispose dans ce
secteur de certains effectifs, qui, pour être rattachés à son
administration, n'en sont pas moins sympathisants F.T.P. Un
camp a été formé par elle au Mont, près de St-Jeoire, qui
date du printemps 1943.
Le 11 novembre 1943, une manifestation devant le Monu-
ment aux Morts réunit le camp de St-Jeoire et la 5• compagnie
F.T.P. dans un défilé commémoratif. Ce déploiement de for-
ces intempestif et dangereux, contraire aux mots d'ordre du
C.M.R. et aux consignes de sécurité, provoqua des consé-
quences malheureuses. Dans la nuit du 12 au 13, le camp
du Mont est attaqué. Les Allemands tuent un des maquisards
(Chastagnol), en blessent grièvement un second et déportent
tous les autres.
Dans le courant de l'hiver, miliciens et G.M.R. montent
plusieurs fois à St-Jeoire où ils visitent les hôtels à Saint-
Jean-de-Tholome et à Mégevette, héroïque commune dont
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