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Entre temps,  le  21  mars,  au  cours  d'une  récupération  faite
           à  Taninges,  la  « Patrouille  Blanche »  est  dénoncée  par  des
           éléments  locaux  de  l'A.S.  Trois  de  nos  camarades  sont  em-
           prisonnés,  un  autre  est  déporté.  L'auro  Tassil,  frère  de  René,
           est  fusillé  par  les  Allemands.
              Dans  l'ensemble,  la  répression  a  coûté  cher  aux  F.T.P.
           de  la  vallée.  De  nombreux  cadres  sont  tombés:

           - . Jean  Moënne,  chef  de  bataillon,  fusillé  par  la  milice  à
              Annecy,  le  20  mars  1944,  à  l'âge  de  26  ans;
           -  Arsène  Buffard,  chef  de  détachement  de  la  8•  compagnie,
              fusillé  le  20  mars  également;
           -  Jacques  Lelièvre,  chef  de  camp,  fusillé  à l'âge  de  18  ans;
           -  Pierre  et ·Paul  Benest,  respectivement  chef  de  bataillon  et
              commandant  de  la  4•  compagnie  (très  vieux  maquisards
              ayant  appartenu  au  groupe  Simon  et  connus  également
              sous  le  sobriquet  du  «Tandem».
              D'autres  camarades,  comme  René  Hermel,  Robert  le  Pa-
           risien,  Marius  Desbiolles,  Louis  Viollet,  Le  Gadec,  tombe-
           ront  à  cette  époque,  où,  quelques  semaines  plus  tard,  seront
           fusillés  à  Annecy.  D'autres  enfin,  très  nombreux,  seront  dé-
           portés.  Nos  8•  et 4"  compagnies,  nos  camps  « Savoie »,  « Le-
           lièvre »  et  « Patrouille  Blanche »  auront  été  décimés  pendant
           l'hiver  et  le  printemps.  Certains  détachements,  comme  celui
           de  La  Roche  par  exemple,  ne  s'en  relèveront  pas.

           LES  F.T.P.  RIPOSTENT

              Pendant  l'hiver,  nos  gars  ne  se  contentent  pas  de  mener
 ,         une  lutte défensive.  Sabotages et actions  multiples témoignent
           de  la  volonté  de  ne  pas  se  laisser  abattre  par  la  répression.
              Le  16  décembre,  René  Naudin et son  groupe  de  la 3•  com-
           pagnie  provoquent  à la  station  S.N.C.F.  d'Annemasse  la  rup-
           ture d'un  verin  hydraulique.  Le  26  du  même  mois,  la  5•  com-
           pagnie  sabote  les  usines  du  Giffre.  A  18  h.  30,  12  hommes
           du  camp  de  Mieussy  arrêtent  toute  circulation  sur  la  route
           traversant l'usine.  Cinq  camarades  pénètrent dans  la  salle  des

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