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que l'E.M. F.T.P. de l'inter-Région eut connaissance de cette
opération, il tenta d'échanger les prisonniers entre nos mains
contre des patriotes détenus à Montluc (Lyon). Deux démar-
ches furent faites, sans résultat. Trois semaines plus tard, la
sentence était donc exécutée.
Cependant, la répression continue dans toute la vallée de
I' Arve. Le 25 janvier, Louis S ..... (Martin), commandant de
la 8• compagnie, tombe dans un barrage alors qu'il se ren-
dait à La Roche en moto. Il réussit à passer, mais trois boches
surgissent d'une maison et le font stopper. Il est porteur de
deux revolvers qu'il n'a pas le temps de sortir. Emmené à
La Roche, il tente par deux fois de s'enfuir et est grièvement
blessé. Les Allemands le chargent sur un brancard et l'em-
mènent à Cluses où il subit un dur interrogatoire sans «dé-
gonflage ». Quatre jours plus tard, nous parvenons à échan-
ger notre camarade contre un de nos prisonniers. Repris, de-
vant être fusillé, il sera une 2" fois libéré le 13 juin à Annecy
par un corps-franc. Transporté clandestinement en Suisse
pour y être soigné, il est à peine remis qu'il essaie de repasser
la frontière avec des armes. Arrêté au passage, il est empri-
sonné par les autorités helvétiques, qui ne le relâcheront
qu'après la Libération.
Le 23 mars, sur un coup de téléphone des G.M.R. qui se
font passer pour des officiers parachutés, Paul Benest, Vallée
et René Tassil, tous trois de la « Patrouille Blanche », descen-
dent en ski près du Monte-Pente de Châtillon et sont abattus
sans sommation par la canaille vichyssoise qui tire au F.M.
de l'intérieur d'une maison. Tassil agonisera pendant deux
heures dans la neige.
Le 3 avril, le camp « Savoie » est encerclé et pris sous
le feu de plusieurs centaines de G.M.R. et de G.M. sur les
hauteurs de la Pointe-Percée. Après une résistance de 5 h.
et devant la supériorité de l'ennemi, l'ordre de repli est donné.
Raymond Goudard est tué pendant l'action et 5 autres ca-
marades faits prisonniers et déportés. Deux d'entre eux seule-
ment nous reviendront. De leur côté, G.M.R et mobiles ont
de nombreux hommes mis hors de combat.
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