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la  milice,  sont  abattus  les  premiers  aux  obsèques  de  la  belle-
              mère  de  Zanni,  exécutée  quelques  jours  auparavant.  Assistés
              d'un  détachement  de  milicier1s,  d'une  section  dt::  gardes-mo-
              biles  et  de  gendarmes,  ils  sont  pris  sous  le  feu  des  mitrail-
              lettes  F.T.P.  Sous  le  coup  de  la surprise,  gendarmes  et  O.M.
              prennent  la  fuite.  Les  deux  canailles  finissent  là  leur  triste
              carrière,  tandis  que  plusieurs  miliciens  sont  blessés.
                 Le  P.C.  de  Champanges est une  nouvelle  fois  pris à  partie
              par  nos  camarades.  Doudou  Lamberti  est  blessé  d'une  balle
              qui  lui  traverse  le  sommet  de  la  tête.  II  est  trépané  à  l'aide
              d'une  pince  et  d'une  vis  à  bois  par  un  camarade  de  camp,
              étudiant en médecine.  Ceci dit  à  l'intention  de  nos  détracteurs
              et  pour  leur  donner  une  faible  idée  des  conditions  invraisem-
              blables  dans  lesquelles  nous  devions  lutter.
                 Bref,  le  10  mars  voit  le  camp  « Mont-Blanc » fort  de  60
              partisans et  installé  dans les  chalets de  La Crottaz,  au-dessus
              du  Fion,  commune  de  Chévenoz.  De  continuelles  escarmou-
              ches  ont  lieu  sur  la  route  d' Abondance  contre  les  convois  de
              ravitaillement  et  les  patrouilles  boches  qui  font  la  navette
              entre  Thonon  et  les  postes  frontières  de  la  Chapelle  d' Abon-
              dance  ou  de  Chatel.  Aucune  action  d'envergure  n'est  entre-
              prise  pour  le  moment  car  il  faut  procéder  au  regroupement
              et  à  la  réparation  des  armes.  On  constitue  un  peu  partout
              en  prévision  d'une  vie  errante  dans  la  montagne  des  petits
              dépôts  soigneusement  camouflés  de  ravitaillement,  tabac,  ar-
              mes  et  munitions.  Des  refuges  de  sécurité  sont  prévus  dans
              les  villages  ou  hameaux  de  la  région.  On  aménage  des  em-
              buscades  dans  les  rochers,  on  crée  des  voies  d'accès,  on
              prépare  enfin  des  replis.  En  effet,  c'est  l'époque  des  Glières.
              Beaucoup  de  bruits  fantaisistes  circulent  dans  le  Chablais:
              obligation  pour  tous  les  « maquisards » armés  de  se  rassem-
              bler  sur  le  Plateau  désormais  historique,  rumeurs  fantasti-
              ques  sur  les  effectifs  réels  de  la  Résistance,  etc ...  Cependant,
              le  camp  «Mont-Blanc »  tient  sa  place  dans  le  plan  de  diver-
              sion  dressé  par l'E.M.  F.T.P. (voir  plus  loin).  Il  oblige  l'enne-
              mi  à  déplacer  contre  lui  u'importantes  forces.
                 I.e 2~  mars,  te  camp quitte La Crottaz pour s'installer pro-

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