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sévères  furent  prises  à  l'égard  de  plusieurs  chefs  ou  hommes
           de  troupes  qui  s'obstinaient  à  n'écouter  que  leur  bon  plaisir.
              Cette  discipline  était  aussi  une  forme  de  la  vigilance  à
           l'égard  des  manœuvres  de  l'ennemi.
              Nul  n'ignore  en  effet,  que  les  Allemands  instruisaient
           spécialement  des  « contre-partisans »  destinés  à  s'infiltrer
           dans  les  formations  patriotes.  Ces  traîtres  incitaient  nos  jeu-
           nes  à  la  vie  facile,  les  poussaient  à  des  actes  propres  à  dres-
           ser  la  population  contre  la  Résistance,  pour  « vendre »  fina-
           lement  leur  maquis  aux  forces  de  répression.
              Il  nous  fut  heureusement  possible  de  démasquer  et  de
           châtier  nous-mêmes,  avant  qu'ils  n'aient  parachevé  leur  triste
           besogne,  ces  agents  de  l'ennemi.
              La  circulaire  suivante,  diffusée  par  le  C.M.I.R.  donnera
           une  idée  de  notre  conception  de  la  discipline.


                OFFICIERS,  SOUS-OFFICIERS  ET  SOLDATS,

              Le  Comité Militaire,  constatant  que  certains  manquements
           graves  à  la  discipline  ont  lieu  et  sont  le  fait  de  soldats  et
           de  chefs  F.T.P.  inconscients  de  leur  devoir,  décide:
              1 °  Tout  ordre  donné  par  un  chef  responsable  doit  être
           exécuté  immédiatement;
              2°  Les  chefs  d'unités  sont  personnellement  responsables
           de  l'exécution  de  tous  les  ordres  et devront  en  rendre  compte
           à  l'échelon  supérieur;
              3°  Tout  ordre  non  exécuté,  sauf  cas  de  force  majeure,
           sera  considéré  comme  refus  d'obéissance  et  sera  puni  comme
           tel;
              4°  Les  cas  de  refus  d'obéissance  caractérisés,  sont  justi-
           ciables  du  Tribunal  Militaire  F.T.P.  et  sont  passibles  de
           sanctions  les  plus  graves,  allant de  la cassation  du  grade à la
           peine  de  mort  lorsque  le  refus  aura  le  caractère  d'une  tra-
           hison;
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