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tée: son fils, son petit-fils, un domestique de la t:;1ne et Je .
patron du château viennent d'être fusillés. Nous essayons /ile
continuer notre marche. Un tir cje barrage nous arrête .. Ave\: -
nos F.M. nous tirons dans la direction de l'ennemi qui riposte
copieusement. Relevés par une 1lJ.1tre compagnie (93-21), nous
descendons au repos à Aiguebelle. Le 28 août, ma compagnie
et la compagnie 93-04 remontent en ligne. Nous formons
une dizaine de groupes qui avancent en utilisant les buissons
et les champs de maïs. Mais impossible de déloger l'ennemi
sans l'aide de l'artillerie. Heureusement une batterie améri-
caine arrive et des camarades d'autres compagnies occupent
Epierre dans la soirée pendant que nous prenons notre tour
de repos à Chambéry. A ce moment, les F.T.P. de Haute-
Savoie sont absolument seuls à continuer la campagne de
Maurienne.
« Pendant que nous sommes au repos, nos camarades
occupent, le 29 août, le village de La Chambre et sont ren-
forcés par 4 compagnies F.T.P. de Savoie. Le duel d'artille-
rie se poursuit le 30 et le 31. Notre compagnie remonte en
ligne le I "' septembre devant Pontamafrey qui a brûlé dans
la nuit. Nous sommes informés que l'ennemi a reculé jusqu'à
St-Jean-de-Maurienne. Un gars de la 93-20, qui s'est joint
à nous avec une compagnie d'Espagnols, nous conduit par-
faitement dans cette région qu'il connaît. La 93-21 est là aussi
et la 93-40. Nous traversons Hermillon qui est le village
ayant le plus souffert de la barbarie hitlérienne. Le vieux
curé pleure à côté de son église détruite. 15 h., nous sommes
à 2 km. à gauche de St-Jean-de-Maurienne. La ville est au-
dessous de nous à portée de fusil. Les ponts n'ayant pas
sauté, les boches s'y trouvent toujours. Ils font sauter le
pont d'une usine qui se trouve derrière St-Jean, rendant
impossible toute incursion. L'ennemi s'apprête à évacuer.
Bientôt, nous voyons défiler des colonnes de camions qui em-
pruntent malheureusement une route trop éloignée de nous
pour que notre tir soit efficace. Les boches répondent; balles
et obus passent par-dessus nos têtes. Les colonnes s'éloi-
gnent, passent sur un pont situé à 2 km. au-dessus de la
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