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Nos camarades prennent contact avec les F.T.P. de l'Ain
et constatent que l'absence con1plète de combattants permet
à un très petit nombre d' Allemands de brûler tous les villa-
ges (les Rousses, Morez, etc ... ). Le désarroi règne dans la
population qui a subi au cours de l'été une répression atroce.
D'autre part, l'E.M. F.F.I. de l'Ain, composé presque uni-
quement d'officiers de carrière, manifeste une incompréhen-
sion et une incohérence dangereuses pour tous. De ce fait,
nous prenons la décision de ne plus envoyer dans cette ré-
gion, aucune troupe placée sous nos ordres.
L'ES F.T.P. DE HAUTE-SAVOIE EN MAURIENNE
ET EN TARENT AISE
La Haute-Savoie est libérée, mais au sud et au sud-est
de notre département, les boches se conduisent encore en
terrain conquis avec une sauvagerie que décuple la certitude
de la défaite. Au reste, les Allemands tentent d'évacuer leurs
forces sur l'Italie par les cols frontières. C'est pour entraver
cette manœuvre que l'E.M. F.T.P., en accord avec l'E.M.
F.F.I. décide d'envoyer dans ce secteur un certain nombre
de compagnies disponibles.
Le 22 août, plusieurs de nos formations se rendent au
col du Tamié, où le P.C. est installé. Des renforts allemands
approchent, venant de Montmélian, et les F.F.I. décrochent
de quelques centaines de mètres en direction de Faverges
sous le feu d'une batterie qui tire du sud-est de St-Sigis-
mond à 1 km. à l'est de Villard. Dans la journée du 23,
deux officiers F.F.I. sont envoyés à la Kommandantur d'Al-
bertville pour négocier la reddition. Malgré le drapeau blanc
fixé sur leur voiture, ils sont abattus d'une rafale de mitrail-
leuse.
Nos hommes prennent ensuite position à Pont-de-Fron-
tenex, sur l'Isère. Une importante colonne allemande en pro-
venance de Chambéry tombe dans une de nos embuscades et
subit de lourdes pertes. Mais l'artillerie boche en position
au Fort d' Aiton entr& immédiatement en action et fait plu-
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