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ville  et  le.font  sauter.  Nous  descendons  rapidement,  de  nom-
           breux  civils  munis ,de  _pelles  et  de  pioches  établissent  une
           passerelle  et  nous  rentrons  à  St-Jean,  les  premiers,  dans  ll11
           enthousiasme  indescriptible.  Des  fleurs  nous  sont  offertes,
           des  jeunes  filles  embrassent  mes  hommes,  la  population  nous
           apporte  à  boire  et  à  manger.  Dans  St-Jean,  les  magasins
           ont  été  mis  à  sac,  les  femmes  violées,  les  otages  fusillés.
           C'est  grâce  à .notre  rapide  avance  que  les  nazis  n'ont  pas
           fusillé  toutes  les  personnes  qu'ils  avaient  arrêtées.
              « A St-Jean,  nos  F.T.P.  sont rejoints  par l'A.S.  et trois  de
           nos  compagnies  de  Haute-Savoie  sont  constituées  en  batail-
           lon.  Le  3  septembre,  nous  allons  presque  jusqu'à  St-Julien-
           de-Maurienne,  nous  y  passons  la  nuit.  Le  lendemain  4  sep-
           tembre,  marche  sur  St-Michel  où  nous  rentrons  vers  14  h.,
           non  sans· avoir  essuyé  le  tir  de  l'artillerie  allemande  installée
           dans  les  forts.  La  ville  est  très  endommagée  par  le  bom-
           bardement  et  presque  vide  de  ses  habitants  qui  ont  fui.  32
           personnes  ont  été  fusillées  par  les  bandits  nazis.  Nous  atten-
           dons  ici  la  relève  et,  le  lendemain  5  septembre,  sous  un
           violent  tir  de  88,  la  93-20  nous  remplace.  Nous  repartons
           sur  la  Haute-Savoie. »
              Saint-Michel-de-Maurienne  occupée,  nos  gars  font  de
           nombreuses  incursions  vers  Orelle,  en  direction  générale  de
           Modane.  C'est au  pont de  la  Denise qu'un  groupe de la 93-09
           perd  7  hommes  au  cours  d'un  accrochage  qui  dura  près  de
           6  heures.  Immédiatement  après,  nos  compagnies  attaquent
           Orelle  et  occupent  le  village  où  nous  retrouvons  les  corps
           calcinés  de  4  de  nos  camarades,  les  3  autres  ont  disparu,
           sans  doute  abattus  dans  les  bois.  Puis  les  F.T.P.  savoyards
           assurent  la  relève  et  toutes  les  « 93 »  regagnent  la  Haute-
           Savoie.
              En  Tarentaise,  plusieurs  compagnies  F.T,.P.  de  notre  dé-
           partement  prennent  également  part  à  la  lutte.   Les  F.F.I.
           étant stoppés  près de  Bourg-St-Maurice  par l'artillerie  boche,
           la  93-19  et  la  93-39  entre  autres,  se  rendent  au  col  des
           Encombres  en  passant  par  Moûtiers,  St-Jean-de-Belleville  et
           St-Martin.  Attaquées  le  31  aont  par  les  hoches  de  St-Michel,
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