Page 213 - RI3_Francs_tireurs
P. 213
Pendant les journées de la Libération, notre Service Sa-
nitaire qui avait fusionné entre temps avec celui de I' A.S.,
ouvre rapidement de nouveaux postes de secours ou hôpitaux
(Sallanches, St-Gervais, Cluses, etc.). L' A.S. disposait d'un
très beau car chirurgical qui nous permit de pratiquer de
nombreuses opérations.
A la Libératiort du département, le Service Sanitaire F.F.I.
(commandant Picaud) s'empara des installations allemandes
d'Annecy, Thonon, Chamonix. Nous avions maintenant pi-
gnon sur rue: les bonnes volontés affluent de toutes parts !
Un nombre insoupçonné de médecins résistants nous offrent
leurs précieux services ! ! C'est une ruée de médecins réfugiés
à Genève, et qui, avant de repartir promptement « sur Paris »,
voudraient faire un stage de « dédouanement » dans la Résis-
tance savoyarde ... Enfin, un contact officiel et chaleureux est
pris avec les vaillants délégués de la Croix-Rouge Interna-
tionale, qui jusque là nous avaient bravement ignorés,
Puis, ce sont les combats de Maurienne où nos médecins
suivent leurs compagnies et où, hélas, le car chirurgical tra-
vaille beaucoup. Des médecins sont intégrés dans les ba-
taillons F.F.I., l'Ordre des Médecins de Haute-Savoie (orga-
nisation vichyssoise) est remplacé par le Comité Médical de
la Résistance. Le Service Sanitaire Militaire de la 14• Région
revient sur la pointe des pieds à Annecy et nos .camarades,
engagés sur les fronts de Maurienne et du Rhin, cèdent leur
place à leurs confrères «d'active». Le Service Sanitaire F.F.I.
de Haute-Savoie est dissous.
Trois médecins sont morts au combat et dans la Résis-
tance: le docteur Arnaud, lâchement abattu par la Gestapo
à Cluses; le docteur Fabre, fusillé la veille de la L'ibération
pour avoir soigné des maquisards, le docteur Gerbier, abattu
à bout portant par les Allemands, alors qu'il s'avançait avec
brassard croix-rouge pour relever des blessés à Aiguebelle,
d'autres encore.
172