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Pendant  les  journées  de  la  Libération,  notre  Service  Sa-
            nitaire  qui  avait  fusionné  entre  temps  avec  celui  de  I' A.S.,
            ouvre  rapidement de  nouveaux  postes de  secours ou  hôpitaux
            (Sallanches,  St-Gervais,  Cluses,  etc.).  L' A.S.  disposait  d'un
            très  beau  car  chirurgical  qui  nous  permit  de  pratiquer  de
            nombreuses  opérations.
                A la Libératiort  du département,  le  Service  Sanitaire  F.F.I.
            (commandant  Picaud)  s'empara  des  installations  allemandes
            d'Annecy,  Thonon,  Chamonix.  Nous  avions  maintenant  pi-
            gnon  sur  rue:  les  bonnes  volontés  affluent  de  toutes  parts !
            Un  nombre  insoupçonné  de  médecins  résistants  nous  offrent
            leurs  précieux  services  ! ! C'est une  ruée  de  médecins  réfugiés
            à  Genève, et qui,  avant de repartir promptement « sur Paris »,
            voudraient faire  un  stage de  « dédouanement »  dans la  Résis-
            tance  savoyarde ...  Enfin,  un  contact  officiel  et  chaleureux  est
            pris  avec  les  vaillants  délégués  de  la  Croix-Rouge  Interna-
            tionale,  qui  jusque  là  nous  avaient  bravement  ignorés,
               Puis,  ce  sont  les  combats  de  Maurienne  où  nos  médecins
            suivent  leurs  compagnies  et  où,  hélas,  le  car  chirurgical  tra-
            vaille  beaucoup.  Des  médecins  sont  intégrés  dans  les  ba-
            taillons  F.F.I.,  l'Ordre  des  Médecins  de  Haute-Savoie  (orga-
            nisation  vichyssoise)  est  remplacé  par  le  Comité  Médical  de
            la  Résistance.  Le  Service  Sanitaire  Militaire  de  la  14•  Région
            revient  sur  la  pointe  des  pieds  à  Annecy  et  nos  .camarades,
            engagés  sur  les  fronts  de  Maurienne  et  du  Rhin,  cèdent  leur
            place à leurs confrères  «d'active». Le  Service Sanitaire F.F.I.
            de  Haute-Savoie  est  dissous.
               Trois  médecins  sont  morts  au  combat  et  dans  la  Résis-
            tance:  le  docteur  Arnaud,  lâchement  abattu  par  la  Gestapo
            à  Cluses;  le  docteur  Fabre,  fusillé  la  veille  de  la  L'ibération
            pour  avoir  soigné  des  maquisards,  le  docteur  Gerbier,  abattu
            à  bout  portant  par  les  Allemands,  alors  qu'il  s'avançait  avec
            brassard  croix-rouge  pour  relever  des  blessés  à  Aiguebelle,
            d'autres  encore.





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