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cuation  de  l'usine.  Sur  les  55  cuves  de  33.000  ampères  cha-
              cune,  40  sont  totalement  refroidies.  La  durée  de  carence  sera
              de  un  mois (soit une  perte de 227  tonnes d'aluminium et 5  t.  5
              de  ferro-chrome).
                  En  effet,  les  opérations  nécessitées  par  l'arrêt  du  courant
              sur une  cuve  à alumin  sont très nombreuses:  coulée  du  métal,
              solidification,  piquage  et  broyage.  De  leur  côté,  les  dégâts
              sont  énormes:  travail  de  remise  à  neuf  des  cuves,  perte  de
              bain  (l 25  kgs  de  carbone par pièce),  et  énergie de  chauffage.
              En  bref,  une  petite  opération  de  sabotage  qui  peut  coûter
              à  l'ennemi  la  bagatelle  de  quelques  millions.
                 Passons  maintenant  à  un  bref  historique  des  sabotages
              dirigés  contre  la  même  entreprise.
                 Sabotages  des  25  et  26  octobre  1943:  ligne  45.000  volts
              coupée,  conduite  forcée  crevée,  arrêt  de  42  fours  électriques.
              Durée  de  la  carence,  32  jours.
                 Sabotage  du  12  décembre:  vannes  du  barrage  de  Servoz
             dynamitées.  La  charge  d'explosifs  étant  insuffisante,  l'action
             échoue  partiellement.
                Sabotage  du  13  décembre:  nouvel  échec  partiel.  Mais  la
             capacité  de  production  de  courant  électrique  est  à  nouveau
             réduite.
                Sabotages  des  30  et  3 l  décembre:  voir  plus  haut.  Le
             montant  des  dégâts  s'élève  à  1.180.000  francs,  les  pertes  de
             matériel  à  7  t.  5  d'anodes,  12  t.  de  cryolithe,  1  t.  4  de  blocs
             de  carbone,  etc.
                Sabotage  du  JO  février  1944:  malgré  l'état  de  siège,  un
            détachement  A.S.  F.T.P.  fait  évacuer  l'usine  en  plein  jour.
            Vingt-et-un  fours  électriques  sont  refroidis  et  la  production
            nulle pour un  mois (l 17  t.  8.  Montant des dégâts, 612.000 fr.).
               Sabotages  des  18,  20 et 21  mai  1944:  l'usine  a  redémarré
            les  fours  le  1 ••  avril.  Le  18  mai,  un  nouvel  essai  pour  arrêter
            la  fabrication  échoue.  Un  pylône  est  sectionné  au  cimetière
            de  Chedde,  mais  les  fils  le  maintiennent  debout.  Deux  jours
            plus  tard,  à  23  h.,  la  6°  compagnie  procède  à  l'évacuation  du
            total  de  l'usine.
               Quarante-deux  fours  électriques  sont  refroidis.  La  fahri-

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