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SERVICE SANITAIRE
Jusqu'à la nomination d'un médecin régional F.T.P., il
n'existait aucune organisation sanitaire dans la R.I.3. Les
soins aux malades, aux blessés, aux très nombreux acciden-
tés étaient confiés à l'initiative individuelle des commandants
de compagnies qui faisaient soigner leurs hommes chez quel-
ques médecins résistants. D,epuis de longs mois, la Croix-
Rouge de Cluses apportait dans ce sens une aide efficace
aux maquisards de la région. Mais dans l'ensemble, les mé-
decins du dP.partement restaient dans l'expectative et les
courants attentistes régnaient en général dans les milieux
médicaux « gaullistes ».
A partir du mois de mai, nous recrutâmes des cadres
permanents pour l'organisation du Service de Santé. Un mé-
decin régional (Toulon) mit en place un médecin par sous-
secteur. Ce dernier contrôlait des infirmiers de compagnie,
le ravitaillement en pharmacie, viritait les malades sérieux
et accompagnait lès détachements dans les embuscades im-
portantes avec du matériel cle pn'mière urgence. Enfin, toutes
les compagnies de partisans furent contrôlées au point de
vue hygiène, nourriture et vaccination.
La réalisation la plus importante du Service Social de la
R.1.3, fut !'org;anisation d'hôpitaux clandestins et de petits
centres sanitaires. En effet, jusqu'en t 944, nos blessés étaient
soignés dans les hôpitaux civils, ce qui ne manquait pas
d'avoir de graves répercussions sur la sécurité des malades
et des médecin~. Pour pallier à ces risques, nous créâmes
à proximité d'un camp, ·en pleine ~ontagne et en dehors de
la vallée de I' Arve, les Centres Sanitaires de Boëge (30 lits),
« Roger Colson :i> (40 lits, un rnt'.>decin permanent, deux in-
firmiers et une pc:tite salle de chirurgie), de Bons (12 lits),
et enfin CP.lui dr Reignier. Ainsi l'E.M. F.T.P. pouvait comp--
ter sur des hôpitaux clandestins ~utfisamment équipés pour
soigner ces blessés en dehors des zones de combat. Et tout ce
travail, rendu très difficile par le manque de moyens de trans-
port, ne fut effectué pratiquement que par deux médecins.
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