Page 21 - Nouvel ABC de la Motocyclette
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LE  MOTEUR  ET  SES  ORGANES                          19

             Il  ne  faut  cependant  pas  exagérer  l'importance  de  ce
         passe-temps;  il  n'est  pas  question  d'attraper  le  chiffon  et  le.
         clef  après  chaque  sortie;  une  surveillance  périodique  suffit  à
         tout  maintenir  en  ordre  ;  c'est  surtout  au  début  qu'elle  doit
         être  attentive,  durant  la  période  dite  de  rodage,  au  cours  de
         laquelle  les  organes  se  font,  se  tassent et prennent  leur  place ;
         c'est  le  propre  de  toute  chose  neuve.
             L'étanchéité  du  moteur  est  assurée  par  des  joints  en  ma-
         tière  plastique  ou  des  enduits  spéciaux  et  rigoureusement  her-
         métiques.  Si,  cependant,  par  suite  d'un  desserrage,  une  fissure
         se  produit,  on  conçoit  que  cette  étanchéité  s'en  trouve  défini-
         tivement  compromise  ;  autre  conséquence  fâcheuse  :  perte  de
         puissance  et  de  rendement.
             Vérifiez  donc  les  boulons  après vos  premières sorties ; il  est
         fort  probable  qu'ils  n'auront  pas  bougé  et  il  n"'  s'agit  là  que
         d'une  précaution.  Ce  n'est  ni  difficile  ni  pémble;  tous  les
          écrous,  culasse et embase,  se  serrent dans le même sens;  opérez
         progressivement par  légers  coups  de  clefs  successifs  en  opérant
         en diagonale,  c'est-à-dire sur les  écrous opposés l'un à  l'autre et
         non  sur ceux côte à  côte.  Ne vous attendez pas  à  avoir plusieurs
         tours de clef à  donner  ; au pis  aller,  le  déplacement sera  infime.
         Après  deux  ou  troi1;  contrôles  de  ce  genre  espacés  sur  les  mille
         premiers  kilomètres,  vous  serez  tranquille.
             Vous  êtes  songeur ? La voiture,  pensez-vous,  n'impose  pas
         cette  fastidieuse  attention.  En  êtes-vous  bien  sûr ?  Vous,  vous
         avez  peu de  chevaux,  l'automobiliste en a  de  trop  ; il  n'apprécie
         pas  exactement  leur  puissance,  car  tout  se  passe  dans  l'antre
         obscur  du  capot.  C'est  pourquoi,  si  l'on  constate  de  sensibles
         différences  de  rendement  entre  deux  voitures  rdentiques,  on
         peut  conclure  sans  erreur  que  la plus  nerveuse  est  celle  dont  le
          mécanisme  est  le  plus  régulièrement  entretenu.  A  plus  forte
         raison  en  est-il  de  même  pour  votre  monocylindre.
             Le  moteur,  comme  tout  être  doué  de  vie,  transforme  en
         puissance  et  mouvement  le  suc  nourricier  qui  l'alimente  :  l'es-
         sence,  gazéifiée  par  le  carburateur,  aspirée  et  comprimée  par
         le  piston,  enflammée  par  la  bougie,  dispense  tous  ses  principes
          actifs  à  l'équipage  qu'elle  vivifie,  puis,  par l'échappement,  fait
         retour  à  la  nature  de  ses  déchets  inassimilés ...  Un  professeur
         de  biologie  ne  dirait  pas  mieux.
             Sur  ce  circuit  gazeux,  j'allais  dire  sanguin,  deux  organes
          annexes  apparaissent  :  le  carburateur,  sorte  de  poumon  ;  le
          générateur  électrique,  centre  nerveux.  !Ne  poussons  pas  plus
          loin  cette  comparaison,  en  cas  de  troubles  on  ne  saurait  plus
          qui  doit  intervenir,  du  mécanicien  ou  du  vétérinaire.
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