Page 18 - Les mémoires du curé du maquis Des Glières
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14        LES  MÉMOIRES  DU  CURÉ  DU  MAQUIS

                  ainsi qu'après une dernière  discussion  le  dimanche soir 14
                  mars à 10 heures du soir, ils décidèrent de ne pas partir et de
                  gagner la Montagne.  Après  avoir formé  un  petit camp au
                  Levat, ils émigrèrent  à Cenize.  Puis comme  tout  paraissait
                  calme, ils redescendirent  chez eux.
                      Enfin,  le  21  mars  eut  lieu  le  premier  parachutage.
                  <<  Ca  ne  durera  pas  autant  que  les  contributions»  tel  fut
                  l'indicatif lancé  à  la  Radio  qui  alerta le  Camp  de  Glières
                  et la Trentaine du Petit Bornand. Tout le monde rejoignit
                  son  poste  et eut  fort  à faire  car,  malheureusement  les  15
                  cylindres  lancés  par  l'avion  parachuteur  s'espacèrent  sur
                  tout le plateau.  Aussi  nos Maquisards,  aidés des habitants
                  du Plateau, eurent-ils toutes les peines du monde à rassem-
                  bler les cantainers.
                      Il nous souvient  que  l' Abbé  Contat, redescendu chez
                  nous le  soir,  complètement épuisé, fut obligé de se coucher
                  avec une forte fièvre et délira une partie de la nuit. Prisonnier
                  une dizaine d'heures en  1940,  il se  croyait  de  nouveau  au
                  milieu des Boches. A d'autres moments il se croyait près de
                  la  délivrance  et  il  chantait de  nouveau  victoire.  Il  fallut
                  un travail surhumain aux  équipes de  Marcel  Merlin  et de
                  Roger Broisat pour descendre les armes et les vivres, avant
                  de les emmener de nuit en camion dans les  dépôts prévus.
                  La Résistance du Secteur de Bonneville pouvait commencer
                  à espérer ; elle venait de recevoir ses premières armes.
                      C'est  à  ce  moment-là  qu'arrivèrent les  deux premiers
                  Maquisards étrangers : André Catelet Robert      . Re-
                  çus  d'abord  chez  le  Maire  François  Merlin  pendant  quel-
                  ques  jours,  je  les  accueillis  ensuite  et  les  logeais  provisoi-
                  rement chez le  Fruitier des  Lignières : Veyrat,  d'où  je les
                  expédiais  à la Rouillon  chez  Marcel  Denarié.  On  les  ravi-
                  taillait  comme  on  pouvait,  mais  on  peut  dire  qu'ils  en
                  virent  de  dures  les  premiers  temps.  Ils  rejoignirent  du
                  reste  Glières  en  Février  1944.  Au  même  moment  dans  le
                  mois d'avril existait à Andey un petit camp commandé par
                  Arragnol.
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