Page 21 - Les mémoires du curé du maquis Des Glières
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aller aux W.-C. et les gendarmes mis en confiance le laissè-
rent partir seul. Mais il était à peine au fond du couloir,
qu'ils se ravisèrent et partirent à sa suite.
C'était trop tard. Michel avait ouvert la portière et
d'un bond avait sauté sur le ballast. Nos braves gendarmes
eurent beau tirer le signal d'alarme. Avant que le train eut
stoppé Michel avait déjà plongé sous le viaduc et remonté
de l'autre côté.
Et pendant que la maréchaussée le recherchait de
tous côtés, Michel se dirigeait vers le Parmelan où il était
attendu, mais exténué de fatigue et blessé, il s'égara et vint
atterrir vers Tinnaz où il fut accueilli par le Lieutenant
Rannard. Je ne puis vous décrire la joie de l'Abbé Folliet
en retrouvant Michel qu'on avait cherché pendant deux
jours dans la~égion du Parmelan. Cette évasion sensa-
tionnelle valut à son auteur de rester quinze jours chez moi
en attendant d'être remis de ses émotions et de sa blessure
et surtout d'avoir reçu de nouveaux papiers d'identité.
Puis un jour de juin il partit à pied pour Grenoble en pas-
sant par Saint Jean de Sixt, Thônes, Faverges. Michel reste
pour moi le type du garçon énergique, plein de franchise et
animé d'une ardeur patriotique sans égale.
LE COUP DE CHAMBÉRY ET LE LIEUTENANT
SIMON
ERS la même époque dans la nuit du 28 au 29 Mai ;
V les divers groupes de Résistance et une trentaine
de camions avaient été alertés pour aller à Chambéry ra-
fler un dépôt de vêtements et de matériel provenant des
Chantiers de Jeunesse et entreposé dans une usine.