Page 17 - Les mémoires du curé du maquis Des Glières
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1 943
ANNÉE DE PRÉPARATIFS ET D'INCIDENTS
D EPUIS le débarquement des Alliés en Afrique du
Nord, le mot d'ordre venu de Londres était d'or-
ganiser dans le Pays, les points d'appui autour desquels se
préparerait le soulèvement national pour faciliter le
débarquemen.t..sur le territoire métropolitain et sa libéra-
tion. Toute l' Année 1943 allait être prise par ces prépara-
tifs compliqués par l'affaire de la« Relève» et mille autres
incidents.
PREMIER CAMP DE GLIÈRES
Au début de cette année, une Trentaine fut constituée
sous les ordres de Marcel Merlin et dès le 9 mars une équipe
commandée par Roger Broisat s'installait à Glières pour aller
attendre le premier parachutage. Pour ravitailler ce pre-
mier camp, le ravitaillement était monté chez moi par un
jeune vicaire de Bonneville, ancien vicaire du Petit Bor-
nand, l'Abbé Rémy Contat.
Mais avant le parachutage, j'eus à résoudre une ques-
tion délicate : la Relève. Plusieurs jeunes gens du Petit
Bornand furent convoqués pour partir en Allemagne le
15 mars. Ils vinrent me demander conseil. Que fallait-il
faire ? Partir? Rester ? Je pensais que La Relève était
une véritable Déportation et j'estimais qu'au point de vue
moral elle était inacceptable. La Relève en effet, c'était
servir l'ennemi contre son pays ; secondairement c'était
l'esclavage. Après leur avoir bien expliqué, je leur décla-
rais que si j'étais à leur place, je ne partirais pas. Et c'est