Page 651 - Merveilles Industrie Tome 4
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L’INDUSTRIE






       DES CONSERVES ALIMENTAIRES













                                            I turages, peuplés de quantités innombrables
           CHAPITRE PREMIER                  de bêtes à cornes, l’Autriche, l’Italie, la Rus­
                                              sie, ne produisent pas, non plus, les quantités
   IMPORTANCE DE LA QUESTION DE LA CONSERVATION DES   d’animaux de boucherie qui sont nécessaires
    MATIÈRES ALIMENTAIRES. — INSUFFISANCE GÉNÉRALE
                                             à la consommation de leurs habitants.
    DE LA CONSOMMATION DE LA VIANDE. ---- SA CONSOM­
                                                Pour nous borner à notre pays, considé­
    MATION EN FRANCE. — LA CONSERVATION DES POIS­
    SONS. — LA CONSERVATION DES LÉGUMES. — AVAN­  rons la situation de la France sous le rap­
    TAGES DES PROCÉDÉS' DE CONSERVATION DES LÉGUMES,
                                             port de la production de la viande de bou­
    POUR LES PAYS DE PRODUCTION ET POUR CEUX DE
                                             cherie.
    CONSOMMATION.
                                               La population de la France est aujour­
     La question de l’alimentation à bon mar­  d’hui de 35 à 36 millions d’habitants, et il
   ché préoccupe beaucoup aujourd’hui et les   est établi qu’elle consomme par an environ
   économistes et le public. L’excessive cherté  680 millions de kilogrammes de viande de
   des subsistances, dans la plupart des pays  bœuf, vache, veau, mouton et porc, ce qui
   de l’Europe, donne à ce problème un inté­  donnerait une consommation annuelle d’en­
  rêt de premier ordre ; et d’autres considéra­  viron 18 kilogrammes de viande par chaque
  tions viennent rendre cet intérêt plus pres­  habitant. Mais chaque habitant de la France
  sant encore. Dans aucun pays de l’Eu­      consomme-t-il 18 kilogrammes de viande par
  rope la viande n’est consommée dans la  an? Demandez aux pauvres montagnards du
  proportion qu’exigerait la santé publique.   Larzac, de la Lozère, du Cantal, de l’Auver­
  L’Angleterre est, certes, bien avancée dans  gne ou des Pyrénées, combien de fois par an
  l’art d’élever le bétail, et pourtant elle ne  ils mangent de la viande. Ils vous répondront
  produit point des animaux de boucherie en   que les châtaignes, les pommes de terre et le
   raison de ses besoins, puisqu’elle est obligée  pain sont la base de leur nourriture quoti­
   d’en demander une quantité supplémen­     dienne, et que c’est tout au plus si deux ou
   taire aux prairies de l’Amérique méridio­  trois fois l’an, aux jours de grande fête, ils
   nale’. La France, l’Allemagne, si l’on en  se donnent Vextrà d’une tranche de bœuf,
   excepte la Hongrie, avec ses immenses pà-   d’un morceau de veau ou de mouton. Le
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