Page 646 - Merveilles Industrie Tome 4
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                                                  Fig. 343. — La morue.


                 triers. Ils courent le risque de voir leur em­  fin, ils tombent sur les traînards et les assom­
                 barcation brisée par le choc des masses de   ment à coups de bâton sur le nez ; puis ils
                 glace, ou d’être emportés sur un glaçon, où  transportent les cadavres au dehors. Ils ont
                 ils périraient de faim et de froid. Un assez   à craindre, dans ces sortes d’expéditions,
                 grand nombre de Norvégiens sont victimes,   qu’un coup de vent n’éteigne leurs torches,
                 chaque année, de ces dangereuses expédi­   et dans ce cas, ils périraient au fond de ces
                 tions.                                     antres obscurs.
                   Les riverains du nord de l'Ecosse chas­      otarie ou Zz’on de mer (fig. 342) n’est
                 sent les phoques d’une façon étrange, qui ne  qu’une espèce du genre Phoque, peu diffé­
                 laisse pas que d’être périlleuse. Ils savent  rente du phoque commun. Elle s’en dis­
                 que ces amphibies se retirent, pour faire et  tingue par une taille plus petite et par l’exis­
                 allaiter leurs petits, dans de vastes cavernes,   tence d’une oreille externe. On la chasse
                 dont l’entrée est généralement très-étroite.   comme le phoque commun et dans le même
                 Dans les mois d’octobre ou de novembre, ils  but.
                 pénètrent, vers le milieu de la nuit, dans ces   Huiles de poissons. — On confond souvent
                 sombres grottes, au fond desquelles ils s’a­  les huiles de poissons avec les huiles des
                 vancent, portés par un frêle esquif. Alors ils  mammifères, dont nous venons de nous oc­
                 allument des torches et poussent de- grands   cuper. Leur origine est pourtant bien diffé­
                 cris. A cette clarté subite, à ces bruits inu­  rente. Les huiles de poissons proviennent
                 sités, les phoques sortent de leurs retraites,   des foies de poissons ou du corps entier de
                 dans le plus grand désordre, et en poussant   poissons fortement exprimés. Telles sont les
                  de forts mugissements. Leur nombre est  huiles de foie de morue, de raie, et les huiles
                  tel que les chasseurs seraient écrasés s’ils ne   de harengs et de sardines.
                  se . rangeaient tout d’abord contre les parois   Les huiles de poissons sont épaisses, d’une
                  de la grotte pour les laisser sortir ; mais, à la  odeur et d’une saveur très-fortes. On les dis-
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